L’ONU crée un régime de sanctions pour le Mali

Deux Casques bleus de la Minusma ont été tués et deux autres grièvement blessés ce mardi 5 septembre dans le nord-est du Mali. Une attaque qui survient quelques heures seulement après l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution créant un régime général de sanctions pour le Mali, alors que les entraves au processus de paix signé en mai-juin 2015 se multiplient.

Un rebelle du MNLA à Kidal (Nord), le 25 juillet 2013. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Un rebelle du MNLA à Kidal (Nord), le 25 juillet 2013. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Publié le 5 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

« Un véhicule faisant partie d’un convoi logistique de la Minusma a heurté une mine ou un engin explosif à environ 15 km d’Aguelhok (région de Kidal) alors qu’il se rendait en direction de Tessalit », a précisé la Minusma dans le communiqué faisant état des deux Casques bleus tués ce mardi. La force de l’ONU, qui compte quelque 11 000 militaires, 1 700 policiers et près de 1 200 civils, « condamne fermement ces actes terroristes destinés à paralyser les opérations et la mise en œuvre du mandat de la mission dans cette partie du Mali et qui frappent indistinctement le personnel des Nations unies ou des civils innocents », poursuit le texte.

Résolution adoptée à l’unanimité

Quelques heures plus tôt et à la demande de Bamako, le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté à l’unanimité une résolution créant un régime général de sanctions pour le Mali. Le texte prévoit la possibilité d’interdictions de voyages et de gels d’avoirs, mais n’identifie pas à ce stade les individus ou entités contrevenant à ses dispositions.

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Le texte précise cependant quelques critères de désignation. Parmi eux, le fait de « prendre part à des hostilités en violation de l’accord », « de prendre des mesures qui empêchent, retardent excessivement ou menacent la mise en œuvre de l’accord » et de fournir aux personnes ou entités visées un appui ou un financement. Sont également visées les responsables d’attaques contre les Forces de défense et de sécurité maliennes, internationales et onusiennes.

Résolution dissuasive

Une résolution avant tout dissuasive, destinée à empêcher le déraillement complet de l’accord de paix, a admis la représentation de la France à L’ONU, rédactrice du texte. Ces derniers mois, les combats ont repris entre les groupes armés pro-gouvernementaux, réunis au sein de la « Plateforme » et les groupes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Des attaques qui ciblent également les Casques bleus présents dans le pays pour accompagner l’accord de 2015. Depuis deux ans, plusieurs trêves ont été annoncées avant d’être rapidement rompues.

Au 1er juillet, 83 membres du personnel de la Minusma avaient été tués et 491 avaient été grièvement blessés lors d’incidents hostiles depuis juillet 2013, selon le site de la force de l’ONU. Parmi les dernières illustrations de ces violences, six agents de sécurité travaillant pour la mission de l’ONU au Mali (Minusma) ont été tués le 14 août lors d’une attaque à Tombouctou.

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