Al-Qaïda : Al-Zawahiri s’adresse aux Africains et en revient aux fondamentaux anti-occidentaux

Ayman Al Zawahiri, le chef de l’organisation terroriste menace directement la France dans une vidéo qui rappelle les discours du fondateur d’Al-Qaïda.

Capture d’écran d’une vidéo de propagande de Ayman Al Zawahiri, le chef de l’organisation terroriste Al-Qaïda. © Anonymous/AP/SIPA

Capture d’écran d’une vidéo de propagande de Ayman Al Zawahiri, le chef de l’organisation terroriste Al-Qaïda. © Anonymous/AP/SIPA

CRETOIS Jules

Publié le 18 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Dans une des nombreuses vidéos émises par l’organisation terroriste Al-Qaïda qui célébrait les attentats du 9 septembre 2001 aux États-Unis, le numéro un de l’organisation, Ayman al-Zawahiri, égyptien et ex-médecin d’Oussama Ben Laden, s’est adressé à ses partisans africains dans une vidéo diffusée le 16 septembre.

Les analystes ont remarqué que dans ce document d’environ six minutes, il n’était pas question de la Syrie ni de l’Irak. En revanche, Al-Zawahiri, qui s’est aussi exprimé sur la Péninsule arabique et l’Asie du Sud, a été précis au sujet du continent africain, haranguant les combattants « d’Abidjan, Ouagadougou et Tombouctou aux sommets de l’Atlas, de Chinguitti [la ville est connue pour un certain conservatisme et son élite religieuse, NDLR] à Seva » et les appelant à « donner une leçon » à la France.

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Frapper les consciences

Le jihadiste concentre en effet ses menaces contre l’Hexagone, qu’il accuse de « revenir » en Afrique, dans une claire allusion à l’histoire coloniale. Pour mieux frapper les consciences, l’Égyptien n’a d’ailleurs pas hésité à tracer un parallèle entre son combat et le mouvement anticolonialiste, en appelant notamment à la mémoire d’Omar el-Mokhtar, cheikh libyen né en 1858, qui fut actif dans l’organisation de la lutte armée contre la colonisation italienne de la Libye au début du vingtième siècle. Le leader terroriste a aussi pointé du doigt le maréchal Khalifa Haftar, le président algérien Abdelaziz Bouteflika ainsi que le président égyptien Abdel Fattah Sissi. Dans ces trois pays, Al-Qaïda se dispute le terrain avec son rival Daesh, qui a fait du désert du Sinaï et du Sud libyen deux de ses principaux sanctuaires dans le monde.

Oussama Ben Laden considérait que le combat contre « l’ennemi lointain » primait, à savoir les grandes puissances occidentales

Al-Zawahiri, idéologue devenu chef de l’organisation après le décès de Ben Laden, se fait moins lyrique au sujet de l’Afrique de l’Est, même s’il accuse les « attaques » des « Croisés » contre les musulmans, en Tanzanie, en Somalie, au Kenya et en Ouganda. Là, Al-Zawahiri vise les Américains, qui seraient selon lui à la tête de cette « croisade ».

« La route de Jérusalem passe par le Caire »

Dans les années 1990, Al-Zawahiri s’était confronté au point de vue d’Oussama Ben Laden. Ce dernier considérait que le combat contre « l’ennemi lointain » primait, à savoir les grandes puissances occidentales. Al-Zawahiri auteur de la fameuse formule « la route de Jérusalem passe par le Caire », voulait en découdre avec ce qu’il est convenu d’appeler « l’ennemi proche », comprendre les régimes arabes.

Le déclenchement de guerres en Syrie et au Yémen peu de temps après les soulèvements de 2011 a un temps donné raison à cette stratégie. Mais en visant dans son allocution en premier lieu la France et les États-Unis, symboles d’un Occident honni, et en ne faisant des chefs d’État que des supplétifs de ces grandes puissances à la lourde histoire impériale et coloniale, Al-Zawahiri revient aux fondamentaux d’Al-Qaïda tels que définis par Ben Laden : le combat contre l’ennemi lointain.

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