RDC : Samy Badibanga, les yeux rivés sur la présidentielle de 2016

Samy Badibanga, député congolais (RDC), président du groupe UDPS et alliés, a effectué en juillet une grande tournée internationale. Son objectif : mettre la pression sur Joseph Kabila pour l’empêcher de modifier la Constitution afin de se représenter en 2016.

Samy Badibanga entretiendrait de bonnes relations avec Félix Tshisekedi. © VINCENT FOURNIER/J.A

Samy Badibanga entretiendrait de bonnes relations avec Félix Tshisekedi. © VINCENT FOURNIER/J.A

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 13 août 2014 Lecture : 2 minutes.

"Les Européens n’en font pas assez. L’opposition exerce une pression interne, mais nous avons aussi besoin d’une pression de la communauté internationale pour que Joseph Kabila ne se représente pas." Londres, Bruxelles, Paris (où il nous a rendu visite le 17 juillet) et enfin Washington : l’opposant Samy Badibanga aura consacré le mois de juillet à faire la tournée des capitales occidentales. Le but ? Les inciter à tout faire pour éviter une révision de la Constitution congolaise qui oblige, dans sa version actuelle, le chef de l’État à quitter le pouvoir en 2016.

Président du groupe parlementaire UDPS et alliés, Samy Badibanga entend jouer un rôle de premier plan d’ici à la présidentielle. Sa priorité : le respect du calendrier électoral. Il craint notamment que le pouvoir ne traîne les pieds afin de prolonger de fait le mandat de Kabila.

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"Dans quelques semaines, nous atteindrons la date butoir, après laquelle il ne sera plus possible d’organiser les élections locales, puis provinciales et enfin présidentielle et législatives avant la fin de 2016, assure-t-il. Il va falloir faire des choix et il vaudra mieux sacrifier les scrutins intermédiaires pour que la présidentielle ait lieu dans les temps." Autre impératif : réaliser un nouveau recensement des électeurs, sans quoi les jeunes (31 % de l’électorat selon lui) seront privés de leur droit de vote en 2016.

Fermeté face au pouvoir

Samy Badibanga affiche donc la plus grande fermeté face au pouvoir, et répond ainsi à ceux qui s’interrogeaient sur son positionnement. Car après les élections de 2011, il avait décidé de siéger au Parlement malgré les consignes de boycott d’Étienne Tshisekedi, le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

Aux yeux du vieil opposant radical, qui avait adopté une stratégie de non-reconnaissance des nouvelles institutions, Samy Badibanga s’était donc "auto-exclu" du parti. Ce qui n’empêche pas l’intéressé de continuer de se réclamer de Tshisekedi, estimant par exemple que le Sphinx de Limete mérite le prix Sakharov pour la liberté de pensée, décerné par le Parlement européen.

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"La rupture entre eux est totale, affirme pourtant un haut responsable du parti. Mais il entretient de bonnes relations avec Félix, le fils de Tshisekedi. Comme Étienne est toujours malade et qu’il ne peut plus diriger, Samy peut espérer revenir en grâce." D’ailleurs, à la différence d’autres cadres de l’UDPS, le député congolais ne voit pas d’inconvénient à ce que Félix brigue la succession de son père à la tête du parti, le moment venu.


Samy Badibanga : "On ne change pas une… par Jeuneafriquetv

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