Grands Lacs : la CIRGL se dit déterminée à lutter contre les groupes armés

Réunis à Brazzaville sous la houlette du nouveau président en exercice, le président congolais Denis Sassou-Nguesso, les chefs d’État de la région des Grands lacs (CIRGL) ont adopté une série de recommandations ce 19 octobre pour accélérer le règlement des conflits dans cette zone qui réunit douze États du continent. Ils ont par ailleurs apporté leur soutien à l’accord électoral en RDC.

Le président congolais, Denis Sassou-Nguesso, en 2012. © Maxim Shipenkov/AP/SIPA

Le président congolais, Denis Sassou-Nguesso, en 2012. © Maxim Shipenkov/AP/SIPA

Publié le 20 octobre 2017 Lecture : 3 minutes.

La situation politique et sécuritaire de la région se retrouvait au cœur des résolutions adoptées au terme de cette 7ème session de la CIRGL, notamment la question cruciale des groupes armés actifs en République démocratique du Congo (RDC) face auxquels Kinshasa accuse certains de ses voisins de ne pas suffisamment agir.

Dans le cas de la RDC, justement, les signataires ont aussi appelé dans un communiqué au respect et à la « mise en oeuvre rapide » de l’accord dit de la Saint-Sylvestre, qui prévoit l’organisation de la présidentielle d’ici fin 2017. Une perspective qui paraît s’éloigner toujours un peu plus.

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La Commission électorale congolaise, la Ceni a en effet indiqué récemment avoir besoin de 504 jours supplémentaires pour compléter l’enrôlement des électeurs, notamment dans le Kasaï. Ce qui repousse de fait les élections à 2019. Une annonce qui a suscité des réactions scandalisées de l’opposition.

« Menace grandissante de l’ADF »

La CIRGL appelle également à une réunion d’évaluation dans les plus brefs délais de la déclaration de Nairobi relative aux rebelles du Mouvement du 23-mars (M23) de Sultani Makenga. Récemment, ces derniers se sont infiltré en RDC d’où ils ont été repoussés par l’armée congolaise avant de se réfugier en Ouganda, ce que ce dernier pays a d’ailleurs reconnu.

« C’est l’une des preuves patentes de l’appui que ces insurgés continuent de bénéficier dans ce pays, s’émouvait le lieutenant-général congolais Denis Kalume dans une interview à Jeune Afrique à la veille du sommet. Mais nous n’avons entendu aucune condamnation de la part de la CIRGL. Elle est restée aphone alors le protocole de non-agression et de défense mutuelle était violée ».

Coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, le lieutenant-général Kalume continue d’accuser ses voisins rwandais et ougandais de ne pas respecter l’accord-cadre d’Addis-Abeba, signé en 2013, et censé aplanir les rapports souvent tendus dans la région des Grands Lacs.

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https://twitter.com/_icglr/status/921077174857322501

Appel au maintien et au renforcement de la Monusco

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Dans son communiqué final, la CIRGL recommande également que les opérations des forces armées congolaises menées contre « les forces négatives » avec l’appui de la mission onusienne, la Monusco, soient « maintenues et renforcées afin de neutraliser tous les groupes armés », comme les rebelles ougandais des Forces Démocratiques Alliées (Allied Democratic Front, ADF) et les rebelles hutus du Front de libération du Rwanda (FDLR), actifs dans l’est de la RDC.

Or, la RDC, par la voix de Denis Kalume, déplore justement que le chef de l’ADF, Jamil Mukulu, condamné par contumace par la justice congolaise et détenu en Ouganda, n’a toujours pas été extradé. « Au regard de la menace grandissante de l’ADF », la CIRGL « exhorte les États-membres concernés à déployer le personnel nécessaire à l’opérationnalisation du mécanisme conjoint de suivi », un mécanisme de lutte contre le groupe rebelle.

Burundi : appel au retour des réfugiés

Sur le Burundi, la CIRGL a dit « prendre acte de l’amélioration de la situation sécuritaire » et  « exhorte les pays voisins qui abritent les réfugiés Burundais à faciliter le retour au de ceux qui souhaitent regagner leur pays », dans le respect de la Convention sur les réfugiés de 1951. La CIRGL marque également son soutien au « dialogue inter-Burundais dirigé par l’EAC ».

Dans un rapport publié en août, l’Initiative internationale pour les droits des réfugiés (Irri) affirmait que le flot de Burundais fuyant la violence dans le pays – notamment des Imbonerakure, le mouvement des jeunes du CNDD-FDD, le parti au pouvoir – ne se tarit pas. Une version démentie par les autorités burundaises. Le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), dénombre 400 000 réfugiés burundais dans les pays voisins.

Enfin, s’ils se félicitent que les sanctions économiques américaines contre le Soudan, autre membre de la CIRGL, aient été levées, les États-membres de la Conférence des Grands Lacs appellent à aller plus loin en militant pour que le pays soit définitivement retiré de la liste des États soutenant le terrorisme.

Communiqué final du 7ème sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CIRGL. by jeuneafrique on Scribd

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