L’Afrique doit ouvrir largement la porte aux investissements directs étrangers

Au moment où se font entendre des doutes sur les effets bénéfiques des investissements directs étrangers (IDE), notamment pour le développement de l’Afrique, la recherche et l’adoption, le directeur général d’Abax plaide pour les « bonnes pratiques ».

Port-Louis. L’Ile Maurice est régulièrement bien placée dans le classement Doing Business. © Fabien Mollon pour Jeune Afrique

Port-Louis. L’Ile Maurice est régulièrement bien placée dans le classement Doing Business. © Fabien Mollon pour Jeune Afrique

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Publié le 17 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Dans le sillage de la publication du classement Doing Business de la Banque mondiale, il est intéressant de remettre en perspective la nécessité d’attirer les investissements étrangers. Il n’est pas si rare, dans le cas particulier de l’Afrique, d’entendre des voix s’élever pour remettre en cause la nature « évidente » des bienfaits des milliards de dollars d’investissements réalisés chaque année en Afrique.

Le doute se manifeste jusque dans les publications les plus respectées des hommes d’affaires comme le Financial Times ou par le non moins sérieux African Arguments.

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Personne ne conteste l’influence de ces IDE, mais leurs bénéfices sur l’économie du pays hôte ne semblent plus certains. Des investigations sérieuses décrivent les conséquences désastreuses de cas d’injections de capitaux multinationaux dans des activités extractives ou de cultures intensives, dans différents coins de la planète et en direction de l’Afrique en particulier.

Ne pas se priver des IDE

De même, les récentes révélations des Paradise papers indiquent suffisamment l’usage détourné qui peut être fait des plateformes par lesquelles transitent nécessairement les flux d’investissement.

Sur la base de scandales bruyamment révélés et en dépit des réussites plus silencieuses, faudrait-il que les économies africaines tournent le dos aux investissements étrangers ? Devrions-nous renoncer à ces IDE au moment où, après six années de baisse, la Cnuced prévoit une nouvelle hausse des flux financiers (autour de 60 milliards de dollars à fin 2017), vers un continent qui abritera 2,5 milliards d’habitants en 2050 ?

La croissance reste l’outil le plus efficace pour réduire la pauvreté

Je crois au contraire qu’il faut ouvrir largement la porte aux IDE. Car leurs effets sont clairement démontrés par diverses études réalisées durant plusieurs décennies et dans différentes régions du monde, que ce soit en termes de transfert de technologies et de savoir-faire, de formation et de gestion des ressources humaines, d’intégration sur les marchés, d’intensification de la concurrence, de développement ou encore de réorganisation des entreprises.

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La plupart de ces travaux concluent en faveur d’une amélioration quantitative et qualitative de la croissance des pays d’accueil. La croissance reste l’outil le plus efficace pour réduire la pauvreté dans les pays en développement.

Nécessité de réguler

Ce qui est certain, c’est que les effets des IDE sur la croissance économique dépendent largement des conditions internes au sein du pays hôte, que ce soit dans le domaine économique, politique ou social. Il appartient aux élus d’établir et d’activer les régulations et le contrôle à même de déterminer si ces IDE sont valables.

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Pour y parvenir, ils peuvent s’appuyer sur des organisations internationales qui prônent des principes de transparence et de bonne gouvernance auxquels tous les États ont intérêt à souscrire. Autant pour susciter la confiance des investisseurs bien intentionnés que pour se protéger des autres.

Comme le prouve et le mesure, année après année, le classement Doing Business, les investissements étrangers fructifient mieux dans un environnement favorable. C’est ce que nous essayons de faire, à Maurice et ailleurs. Et c’est ce qui explique que notre île est si performante dans les différents classements internationaux sur le climat des affaires et la bonne gouvernance, que ce soit Doing Business ou l’Indice Mo Ibrahim.

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