Bitcoin : le Maroc interdit les monnaies virtuelles

Qualifiées d’ « occultes » par l’Office national des changes du Maroc, les crypto-monnaies sont officiellement interdites de cité dans le royaume chérifien, qui met en avant « les risques importants » courus par leurs utilisateurs. Reste à savoir si l’État sera en mesure de faire appliquer cette interdiction.

Les cryptomonnaies sont dorénavant interdites au Maroc. © CC Photo on Visual Hunt

Les cryptomonnaies sont dorénavant interdites au Maroc. © CC Photo on Visual Hunt

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Publié le 21 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Le royaume chérifien n’a pas été long à réagir : une semaine à peine après que la société de services numériques MTDS a annoncé accepter les transferts en cryptomonnaie pour le règlement de ses services, l’Office national des changes a annoncé l’interdiction des transactions en monnaie virtuelle (bitcoin) au Maroc.

Cette décision est justifiée, selon l’institution, par le fait que les monnaies virtuelles ne s’appuient sur la signature d’aucun État ou institution et ne sont régies par aucune banque centrale, ce qui fait courir « d’importants risques à leurs utilisateurs ».

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Pour le Maroc, ce système de paiement, qualifié d’« alternatif » par ses défenseurs, est un « système occulte » permettant de contourner la législation nationale, très rigide quant aux transactions financières avec l’étranger. Ces dernières ne peuvent être effectuées que via les intermédiaires agréés par les autorités.

200 000 dollars par jour

Les monnaies virtuelles, dont la plus célèbre est l’emblématique Bitcoin, né en 2009, fonctionnent en effet sans autorité centrale, et leur valeur fluctue en fonction de l’offre et de la demande.

« Les transactions effectuées via les monnaies virtuelles constituent une infraction à la réglementation, passible de sanctions et amendes », rappelle l’Office des changes. Pour rappel, le droit pénal marocain prévoit jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 500 à 20 000 dirhams (44 à 1 767 euros) d’amende en cas de fabrication, d’émission, de distribution, de vente ou d’introduction sur le territoire du Royaume de « signes monétaires ayant pour objet de suppléer ou de remplacer les monnaies ayant cours légal ».

Difficiles à évaluer avec précision, les échanges virtuels pourraient représenter 200 000 dollars par jour au Maroc, selon les chiffres publiés par la presse locale.

Un Bitcoin n’a pas d’adresse,  il a été conçu justement pour ne pas en avoir

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Reste à savoir quelle sera la portée de cette interdiction, alors que les États sont nombreux à afficher leur hostilité à ces cryptomonnaies. En février, une circulaire du département nigérian a ainsi interdit aux banques de dépôt d’exploiter les monnaies virtuelles, tandis que mi-septembre, la Chine a tenté de bannir les plateformes d’échange de ces monnaies, faisant rapidement dévisser le cours du Bitcoin… qui s’est repris en quelques heures, les échanges se déportant vers des plateformes installées au Japon et en Corée.

« Un bitcoin n’a pas d’adresse, pas de territorialité et il a été conçu justement pour ne pas en avoir », explique le journaliste-blogueur Olivier Perrin dans un article consacré à la question. Pour lui les utilisateurs de monnaie virtuelle ne sont pourtant pas « les méchants trafiquants et terroristes que l’on vous dépeint ». En effet explique-t-il, « autant l’anonymat est garanti sur les échanges en bitcoins, autant lorsque vous changez à nouveau vos bitcoins en euros ou n’importe quelle autre monnaie officielle, alors vous redevenez « visible » ».

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