Après avoir longtemps tergiversé, la Tunisie ouvre son ciel

Sept ans après le début des négociations entre Tunis et Bruxelles, la convention sur l’Open Sky tunisien a été signée ce lundi, ouvrant la voie à une augmentation du trafic et de la concurrence dans le ciel tunisien. Seul l’aéroport international de Tunis-Carthage reste pendant cinq ans la chasse gardée de Tunisair, la compagnie nationale en grande difficulté.

L’aéroport de Tunis-Carthage. © Au service du développement depuis 1970/Flickr

L’aéroport de Tunis-Carthage. © Au service du développement depuis 1970/Flickr

Publié le 11 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Les négociations entre la Tunisie et l’Union européenne (UE), entamées en 2010, ont abouti à un accord sur les services aériens qui ouvre la porte à l’Open Sky entre la Tunisie et les États membres de l’UE. La convention signée le lundi 11 décembre devrait se traduire par 800 000 passagers supplémentaires sur une période de cinq ans. Elle pourrait ainsi générer une hausse de 2,7 % du PIB et accroître le trafic annuel de près de 13 %, selon la délégation de l’Union européenne à Tunis.

Ce futur flux de passagers réjouit les opérateurs du tourisme tunisien mais pas Tunisair. En proie à de grandes difficultés, avec notamment un plan de restructuration en cours, la compagnie nationale voit d’un mauvais œil l’ouverture du ciel tunisien. L’accord prévoit pourtant que les compagnies low-cost desserviront tous les aéroports sauf celui de Tunis-Carthage, qui demeure la chasse gardée de Tunisair pendant encore cinq ans.

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Échec du PDG de Tunisair

Si Selma Elloumi, ministre du Tourisme, souligne que cet accord permet de « relancer le tourisme et de renforcer l’affluence des touristes vers la destination Tunisie », Ilyes Mnakbi, PDG de Tunisair, a tenté jusqu’au bout de défendre une position protectionniste : « Tunisair n’est pas habilitée à affronter l’Open Sky. Nos prix sont alignés sur ceux des grandes compagnies internationales. On ne peut pas concurrencer les compagnies low-cost, dont les tarifs sont beaucoup moins chers ».

Un aveu de faiblesse qui en dit long sur la situation de Tunisair, que certains politiques voudraient privatiser. La compagnie nationale a toutefois commandé six Airbus A320 et projette d’ouvrir vingt nouvelles escales pour contrer l’impact du low-cost avec l’Europe – Les détails de la nouvelle stratégie de Tunisair sont à retrouver dans le numéro 2970, disponible en kiosque jusqu’au 16 décembre 2017 et dans notre boutique en ligne.

Les principaux points de l’accord

Beaucoup retiendront l’effet de l’ouverture du ciel sur les tarifs aériens, mais l’accord a une portée beaucoup plus large. Il lève les limitations des capacités et des nombres de vols, prévoit une déréglementation tarifaire et la mise en place d’un contexte compétitif selon les règles de la concurrence. Il instaure aussi un rapprochement des législations, dont celles de la sécurité et de la sûreté de l’aviation civile ainsi que celles de la gestion du trafic aérien, de la protection des consommateurs et de l’environnement.

L’accord, qui est pour certains une première étape des négociations sur l’Aleca (accord de libre-échange complet et approfondi), entrera en vigueur dès réception par l’UE d’une note diplomatique notifiant la ratification de l’accord par le gouvernement tunisien.

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