RDC – Viols sur des fillettes à Kavumu : prison à vie pour le député et chef milicien Batumike

La Cour militaire du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC, a reconnu ce mercredi la responsabilité de la milice dirigée par le député provincial Frédéric Batumike pour les crimes de viols commis sur 37 petites filles entre 2013 et 2016 à Kavumu. L’élu local écope d’une peine de prison à perpétuité.

Les juges de la Cour militaire du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC. © TRIAL international

Les juges de la Cour militaire du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC. © TRIAL international

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Publié le 13 décembre 2017 Lecture : 1 minute.

C’est une grande première dans l’histoire pénale de la RDC. « Un politicien en poste est reconnu coupable, en tant que supérieur hiérarchique, des crimes commis par lui-même et la milice qu’il contrôlait et finançait », explique à Jeune Afrique Elsa Taquet de TRIAL international. Basée à Genève, l’ONG qui « lutte contre l’impunité des crimes internationaux et soutient les victimes dans leur quête de justice » a suivi de près le déroulement de ce procès historique ouvert début novembre à Kavumu, dans le territoire de Kabare, dans l’est du pays.

Dans son verdict qui était très attendu, la Cour militaire du Sud-Kivu a condamné à perpétuité, ce 13 novembre, le député provincial et chef milicien Frédéric Batumike et 10 autres prévenus pour « crimes contre l’humanité par viol » commis sur 37 petites filles âgées entre 18 mois et 12 ans durant la période allant de 2013 à 2016 à Kavumu et dans ses environs. « Outre les crimes de viols, les miliciens ont été condamnés pour leur participation à un mouvement insurrectionnel et le meurtre d’individus qui avait dénoncé leurs exactions », précise TRIAL international.

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Viols de masse, crimes contre l’humanité

L’association se félicite également du fait que les juges congolais ont qualifié les crimes de viols de masse comme des « crimes contre l’humanité commis dans le cadre de la politique d’une milice ».

Tout cela a été possible notamment grâce aux « techniques d’enquêtes innovatrices qui ont permis de récolter des éléments de preuves médicao-légales d’une manière scientifique, méthodique et rigoureuse », commente Elsa Taquet.

La cour militaire a enfin prononcé une ordonnance en dommages-intérêts de 5 000 dollars américains à l’égard de 37 victimes de viols et de 15 000 pour les familles des personnes tuées.

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