Génocide au Rwanda : qui sont les quatre détenus du TPIR transférés au Sénégal ?

Le Sénégal est le troisième pays du continent à accueillir des Rwandais condamnés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Parmi les détenus transférés début décembre, Edouard Karemera et Mathieu Ngirumpatse, les deux principaux responsables de l’ancien parti présidentiel, qui purgent une peine de prison à vie pour leur rôle dans le génocide des Tutsis.

Anatole Nsegiyumva, à gauche, et Theoneste Bagosora, à droite, devant le TPIR © AP/SIPA/ Sukhdev Chhatbar

Anatole Nsegiyumva, à gauche, et Theoneste Bagosora, à droite, devant le TPIR © AP/SIPA/ Sukhdev Chhatbar

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Publié le 22 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Quatre Rwandais jugés et condamnés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour leur rôle dans le génocide contre les Tutsis, en 1994, ont été transférés en toute discrétion au Sénégal, à la prison de Sébikotane, en périphérie de Dakar, le 6 décembre dernier. Une information initialement révélée par La Lettre du continent – sans donner leur identité –, qui a été confirmée à Jeune Afrique par le TPIR, qui précise que les quatre hommes étaient jusqu’à présent incarcérés à Arusha, en Tanzanie.

Il s’agit d’Edouard Karemera, ministre de l’Intérieur dans le gouvernement intérimaire formé le 8 avril 1994, et à l’époque premier vice-président du Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND), l’ancien parti présidentiel, et de Mathieu Ngirumpatse, président du MRND au moment des faits.

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Les deux hommes avaient été condamnés à la prison à perpétuité en première instance, en décembre 2011, pour génocide et crimes contre l’humanité, avant de faire appel.

La chambre d’appel a annulé quelques conclusions de la chambre de première instance mais a confirmé leur peine en 2014, confirmant la culpabilité des deux anciens responsables du MRND pour génocide et crimes contre l’humanité, au titre des crimes perpétrés à travers le pays en 1994 par des membres de leur parti, en particulier les fameux miliciens Interahamwe du MRND, qui furent les principaux bras armés du génocide.

37 autres condamnés entre le Mali et le Bénin

Parmi les autres condamnés transférés à Sébikotane, on retrouve Elie Ndayambaje, le bourgmestre de la commune de Muganza, dans la préfecture de Butare, au sud du Rwanda, et Arsène Shalom Ntahobali. Plus jeune détenu du TPIR, à 47 ans, ce dernier est le fils de Pauline Nyiramasuhuko, l’ancienne ministre de la Famille et du Progrès des femmes du gouvernement génocidaire, mais aussi la première femme condamnée par le TPIR. Arsène Shalom Ntahobali dirigeait un groupe de miliciens du MRND au moment des faits. Tous deux purgent, depuis décembre 2015, une peine de 47 ans de prison.

Le transfert des quatre condamnés à Sébikotane fait suite à l’accord de coopération signé entre les Nations unies et le gouvernement du Sénégal le 22 novembre 2010. Le Sénégal devient ainsi le troisième pays africain à accueillir des détenus du TPIR dans l’une de ses prisons.

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Vingt condamnés, dont le colonel Théoneste Bagosora, considéré comme l’un des principaux instigateurs du génocide des Tutsis, purgent actuellement leur peine au Mali. Dix-sept autres sont emprisonnés au Bénin.

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