Infographie : la Turquie en Afrique, une influence grandissante

Recep Tayyip Erdogan a terminé le 2 mars dernier une tournée africaine particulièrement chargée, en visitant pas moins de quatre pays : l’Algérie, le Sénégal, la Mauritanie et le Mali. De quoi placer un peu plus les pions turcs en Afrique, continent sur lequel le pays est déjà bien présent.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan. © Kayhan Ozer/AP/SIPA

Le président turc Recep Tayyip Erdogan. © Kayhan Ozer/AP/SIPA

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Publié le 23 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

Recep Tayyip Erdogan, le président turc, et Mohamed Ould Abdel Aziz, le président mauritanien, à Nouakchott le 28 février 2018. © Kayhan Ozer/AP/SIPA
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Offensive diplomatique turque en Afrique : les enjeux de la tournée d’Erdogan

Recep Tayyip Erdogan s’est lancé dans une tournée africaine particulièrement chargée, du 26 février au 2 mars. Le président turc aura visité pas moins de quatre pays : l’Algérie, le Sénégal, la Mauritanie et le Mali. Quels ont été les dossiers abordés ? Que dit cette visite de la stratégie turque sur le continent ? Tous nos articles à retrouver ici.

Sommaire

Depuis qu’il a décrété l’année 2005 « année de l’Afrique », Recep Tayyip Erdogan s’est rendu près de 40 fois sur le continent, visitant 26 pays, en tant que Premier ministre, puis en tant que président, à chaque fois accompagné d’un aréopage d’hommes d’affaires.

Cette volonté d’ouverture de la Turquie s’est traduite par :

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– l’ouverture de nombreuses ambassades : 41 aujourd’hui, contre 9 en 2003 ;

– la multiplication des actions de la Tika, l’agence turque de coopération, qui possède 20 bureaux (depuis 2016, elle s’est implantée à Conakry, Dar es-Salaam, Djouba, Maputo, Moroni et Pretoria) ;

– la densification du réseau de la Turkish Airlines, qui dessert 53 villes africaines dans 35 pays. Si, depuis 2016, la compagnie nationale a fermé ses lignes à destination du Cap-Vert ainsi que celles de Rabat, Pretoria, Kampala, Lusaka et Djouba, elle couvre désormais Conakry, Freetown, Zanzibar, les Seychelles et Moroni. Elle met également l’accent sur la Libye (avec quatre destinations : Tripoli, Benghazi, Sehba, Misrata), où les entreprises de BTP et les compagnies énergétiques turques cherchent à retrouver la place qu’elles occupaient sous Kadhafi.

Ankara étend aussi son influence par :

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– l’aide à la construction de mosquées (comme celle d’Accra, qui est la plus grande d’Afrique de l’Ouest, adossée à une école de formation d’imams) ;

– la reprise en main des écoles turques appartenant à la confrérie Gülen (une centaine sur le continent), par le biais de la fondation Maarif ;

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– les œuvres caritatives : construction d’hôpitaux ultramodernes à Nyala (Soudan), Mogadiscio, etc.

Ankara soigne son image

Outre ce soft power, la Turquie nourrit de nouvelles ambitions en matière de défense. En septembre 2017, elle a inauguré sa première base militaire en Afrique, à Mogadiscio, doublée d’un centre de formation. Et elle projette d’en construire une autre à Suakin, une île que le Soudan lui a concédée pour 99 ans, au grand dam de l’Égypte. Erdogan ayant soutenu le chef de l’État déchu Mohamed Morsi contre vents et marées, ses relations avec le maréchal Sissi sont, en effet, exécrables.

Hormis ses relations privilégiées avec la Somalie et le Soudan, Ankara soigne son image en Éthiopie (premier pays honoré d’une visite d’Erdogan sur le continent en 2005), où siège l’Union africaine.

Parmi les grands absents du continent : le Togo et la Centrafrique, où la Turquie n’a ni ambassade ni liaison aérienne.

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