Zimbabwe : le Parlement renonce à entendre Robert Mugabe sur les milliards évaporés des diamants
Le Parlement zimbabwéen a momentanément renoncé à entendre l’ex-président Robert Mugabe sur la « disparition » sous son règne de milliards de dollars de revenus tirés de la vente de diamants, a-t-on appris mardi 12 juin de source parlementaire.
Convoqué à trois reprise par les parlementaires, une première au Zimbabwe, Robert Mugabe avait à chaque fois ignoré les invitations du Parlement à venir s’expliquer sur la disparition de 15 milliards de dollars de revenus diamantifères face à la commission parlementaire des Mines et de l’Énergie.
« Une nouvelle commission sera constituée après les élections (du 30 juillet) et ce sera à elle de décider de le convoquer ou non », a déclaré un élu sous couvert de l’anonymat. Huit mois après la démission de Robert Mugabe, le Zimbabwe doit voter le 30 juillet pour élire ses députés et son président, un poste actuellement occupé par Emmerson Mnangagwa.
15 milliards de dollars disparus
Les députés souhaitent interroger l’ancien président sur des propos tenus en 2016, dans lesquels il regrettait la perte par le Zimbabwe de 15 milliards de dollars de revenus diamantifères à cause de la corruption et de l’évasion des capitaux pratiquée par les compagnies minières étrangères. Plusieurs ex-ministres ou ex-chefs des forces de l’ordre ont déjà été interrogés sur leurs activités dans la mine de Marange, dans l’est du pays.
Le Zimbabwe a découvert il y a une dizaine d’années des diamants dans la région de Chiadzwa. Mais il n’a depuis jamais publié de statistiques jugées crédibles sur ces activités.
Dans un rapport publié en 2017, l’ONG Global Witness avait même accusé les dirigeants du Zimbabwe d’avoir détourné pendant des années les profits tirés de l’exploitation du diamant pour financer la répression de l’opposition.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- AES : pendant que Goïta rêve d’un passeport commun, Emptech lorgne le marché malien
- Au Congo, la construction du plus grand barrage du pays débutera en janvier 2025
- BTP, hydrocarbures, énergie… Bassirou Diomaye Faye face au mur de la dette
- Pourquoi les filiales africaines de Société générale n’intéressent pas les champio...
- Après l’Afrique, le tunisien SAH-Lilas à la conquête de l’Europe