Transition vers la TNT : l’Afrique est-elle prête ?

Alors que de nombreux pays d’Afrique préparent leur migration du système analogique vers la Télévision numérique terrestre (TNT), les citadins ivoiriens sont encore 88 % à ignorer l’existence de ce futur système, révèle le premier baromètre de la TNT lancé par Médiamétrie et Omedia.

Rayon télévision au centre commercial Sea Plaza, à Dakar (photo d’illustration). © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique

Rayon télévision au centre commercial Sea Plaza, à Dakar (photo d’illustration). © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique

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Publié le 27 juillet 2018 Lecture : 3 minutes.

Après une enquête de terrain au mois de mai, Médiamétrie et son partenaire Omedia (détenu à 50 % par Médiamétrie depuis le début du mois de juin) viennent de dévoiler quelques résultats de leur premier Baromètre de la TNT, lancé pour accompagner les pouvoirs publics, les chaînes de télévision et les fabricants de matériel dans leur transition du système hertzien à la Télévision numérique terrestre.

Un basculement qui a déjà eu lieu au Sénégal, l’une des quatre cibles de cette première étude, même si la transmission via le système analogique n’y a pas encore été coupée, signale Christophe Gondry,directeur associé d’Omedia. Selon le sondage réalisé sur place auprès de 600 personnes, 21 % des personnes interrogées se sont déjà équipées pour recevoir la TNT, mais la quasi-totalité du panel (93,3 %) est au courant du changement en cours et près de la moitié affiche son intention de se procurer le matériel approprié.

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La situation est tout autre en Côte d’Ivoire, où la TNT, prévue à l’origine pour 2015, ne cesse d’accuser des retards, et pourrait n’être finalement développée qu’en 2020. Dans ce pays, à peine 12,1 % des 700 personnes interrogées – toutes citadines – ont déclaré connaître l’existence de ce nouveau système.

La diversité de l’offre plus attendue que les prouesses techniques

Un faible score qui n’a pas surpris Arnaud Annebicque, directeur du développement Afrique et Europe de Médiamétrie : « C’est assez logique puisqu’il n’y a pas encore eu de communication à grande échelle par les pouvoirs publics. Pour l’instant, la TNT reste un sujet confidentiel qui intéresse surtout la presse économiques », précise ce dernier, qui s’attend à voir assez vite un calendrier arrêté par les autorités. En outre, le cadre de Médiamétrie relève le fait que 82 % sondés au courant de la TNT ont l’intention de s’occuper.

Au Gabon et au Mali, où respectivement 80 % et 55 % des sondés se disent informés de l’arrivée prochaine de la TNT, les intentions d’équipement sont de 83 % et de 95 %.

« Outre les intentions d’équipement, il a été intéressant d’interroger les gens sur leurs attentes : les thèmes qui sont le plus souvent sortis, bien avant les exigences techniques de qualité du son ou de l’image, concernaient la diversité et la qualité des programmes. C’est particulièrement le cas en Côte d’Ivoire, où le lancement de la TNT va signifier l’arrivée de chaînes privées nationales, à côté de l’offre satellitaire internationale. Cela pourra donc aussi laisser de la place à de la production locale », assure Arnaud Annebicque.

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Au Bénin, « il n’y a plus qu’à appuyer sur le bouton »

Interrogé sur la commercialisation de ce premier baromètre, il a précisé avoir pour l’instant reçu des manifestations d’intérêt essentiellement de la part des pouvoirs publics et avoir été approché par quelques chaînes. « Côté fabricants de matériel, c’est encore timide, car le champ concurrentiel dans ce secteur est réduit, les États ayant généralement choisi un seul opérateur pour assurer la transition ».

En avril, lors du lancement de ce premier baromètre, Médiamétrie et Omedia avaient annoncé que la deuxième édition, prévue pour décembre prochain, intégrerait « deux à quatre pays francophones supplémentaires, à déterminer parmi « le Cameroun, le Burkina Faso, le Togo, le Bénin, la RDC et le Congo ». Interrogé à ce sujet, Christophe Gondry a évoqué le Burkina Faso, qui a lancé la TNT fin décembre 2017. De son côté, Arnaud Annebicque a fait part de son intérêt pour le Bénin, « où tout est en place, il ne reste plus qu’à appuyer sur le bouton », assure-t-il.

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