Algérie : les députés appelés à élire un nouveau président malgré le refus de démission de Saïd Bouhadja

Les députés algériens se réunissent mercredi 24 octobre pour élire un nouveau président de l’Assemblée populaire nationale bien que l’actuel, poussé depuis trois semaines à la démission par la majorité, refuse de quitter ses fonctions.

Une séance à l’Assemblée populaire nationale en Algérie (image d’illustration). © Wikimedia Commons/Magharebia

Une séance à l’Assemblée populaire nationale en Algérie (image d’illustration). © Wikimedia Commons/Magharebia

Publié le 24 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Après avoir dénoncé au cours du weekend une procédure « illégale », Saïd Bouhadja, le président en exercice de l’Assemblée populaire nationale (APN), chambre basse du Parlement, a affirmé mardi 23 octobre au site d’information TSA (Tout sur l’Algérie) qu’il « resterait le président légitime de l’APN », en dépit de cette élection.

Cinq partis dont le Front de libération nationale (FLN) du chef de l’État Abdelaziz Bouteflika et le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia, détenteurs à eux deux de la majorité absolue des 462 députés, réclament depuis fin septembre le départ de Saïd Bouhadja.  Ils accusent notamment l’actuel président de l’APN de « mauvaise gestion ».

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Ahmed Ouyahia et Djamel Ould Abbès, secrétaire général du FLN dont est membre Saïd Bouhadja, lui ont également intimé publiquement de démissionner.

Élu au perchoir de la nouvelle APN au lendemain des législatives de mai 2017, celui-ci s’y oppose, rappelant que la Constitution indique que « le président de l’APN est élu pour la durée de la législature » et que les textes ne prévoient aucune procédure de destitution.

Mi-octobre, le bureau de l’APN a saisi la Commission juridique qui a confirmé la « vacance » du poste, arguant de « l’incapacité » de Saïd Bouhadja à « assurer ses fonctions, du fait de son désaccord avec les députés et son refus de démissionner ».

« Destitution violente »

Le 24 octobre, une séance plénière de l’Assemblée sera donc « consacrée à l’adoption » des conclusions de la Commission sur « la constatation de la vacance du poste de président de l’APN » puis à « l’élection d’un nouveau président de l’Assemblée », a indiqué mardi l’Assemblée dans un communiqué.

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Le FLN a annoncé mardi avoir désigné le chef de son groupe parlementaire, Mouad Bouchareb, comme candidat au perchoir. Celui-ci a reçu le soutien du RND et est donc assuré d’être élu.

>>> À LIRE – Algérie : la fronde de Saïd Bouhadja à l’Assemblée populaire nationale

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Le 16 octobre, quelque 200 députés de la majorité s’étaient réunis devant l’entrée de l’APN et en avaient cadenassé la porte, pour interdire l’accès du bâtiment à Saïd Bouhadja. Celui-ci ne s’était pas rendu à l’Assemblée. Plusieurs partis d’opposition s’étaient insurgés contre le procédé, dénonçant une atteinte aux institutions.

Certains groupes parlementaires d’opposition ont annoncé leur intention de boycotter la séance de mercredi.

« Il est hors de question d’accepter cette démarche », a déclaré Athmane Mazouz, député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, 9 députés), dénonçant une « destitution violente ».

Les 11 députés du Parti des travailleurs (PT) boycotteront également la séance : « Nous ne sommes ni avec Bouhadja, ni contre lui. Cette crise nous ne concerne pas », a expliqué Djelloul Djoudi président du groupe PT.

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