Algérie : le plus ancien parti d’opposition suspend ses activités au Parlement

Le Front des forces socialistes (FFS, opposition) a annoncé samedi avoir décidé de suspendre ses activités au sein du Parlement algérien, dénonçant « la mainmise du pouvoir sur le législatif », après l’élection controversée d’un nouveau président de l’Assemblée.

Une séance à l’Assemblée populaire nationale en Algérie (image d’illustration). © Wikimedia Commons/Magharebia

Une séance à l’Assemblée populaire nationale en Algérie (image d’illustration). © Wikimedia Commons/Magharebia

Publié le 28 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

L’Assemblée populaire nationale (APN) a élu mercredi son nouveau président, mais le sortant Saïd Bouhadja, en conflit ouvert avec la majorité parlementaire, se proclame légalement toujours en fonction, laissant craindre un possible imbroglio institutionnel. 

La majorité parlementaire réclamait depuis septembre le départ de M. Bouhadja, qui a été élu en mai 2017. Selon la Constitution, « le président de l’APN est élu pour la durée de la législature » et aucune procédure légale de destitution n’est prévue.

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Mouad Bouchareb, 47 ans, a été élu sans surprise mercredi président de l’Assemblée, par 320 voix et une abstention. Il était jusqu’ici chef du groupe parlementaire du Front de libération nationale (FLN), parti du chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, qui détient 161 des 462 sièges à la Chambre basse.

Unique candidat, il était également soutenu par les 100 députés du Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia et par ceux des autres partis de la majorité présidentielle.

L’opposition a boycotté la séance.

« Vu le flou qui entoure la gestion de la crise de l’Assemblée populaire nationale (APN), le groupe parlementaire du FFS suspend toutes ses activités au Parlement », a précisé ce parti dans un communiqué publié sur son site internet.

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Le FFS, plus ancien parti d’opposition d’Algérie, compte 14 députés sur 462 à l’APN et quatre sénateurs sur 144 au Conseil de la Nation (Sénat).

Il entend dénoncer « la mainmise du pouvoir exécutif sur le législatif, que les partis de l’allégeance et leurs supplétifs ont transformé en simple comité de soutien aux politiques défaillantes qui ont mis en péril l’avenir du pays », selon le communiqué.

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« Depuis le début de la mandature, le FFS s’est démarqué de l’ancien président de l’Assemblée et se démarquera de l’actuel président, tous les deux illégitimes », a ajouté ce parti.

Le président sortant, M. Bouhadja, 80 ans, lui-même membre du FLN, a martelé qu’il « reste et demeure le président légal et légitime de l’APN » et dénoncé une « atteinte » à « l’État de droit », à « la séparation des pouvoirs » et au « respect des institutions ».

Ses détracteurs l’accusaient de « mauvaise gestion, de dépenses exagérées et illicites et d’un recrutement douteux », notamment.

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