[Chronique] Les espèces disparaissent comme neige au soleil africain
Entre 1970 et 2017, à l’échelle de la planète, les populations de vertébrés sauvages ont décliné de 60%. Une nouvelle qui devrait susciter plus qu’une inquiétude éthique.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 5 novembre 2018 Lecture : 1 minute.
Les paresseux de l’inconscience écologiste opposent généralement à l’alarmisme des garants de la biodiversité deux types d’arguments. Primo, les inquiets ne parleraient que d’impacts dont le terme n’a aucune commune mesure avec l’échelle des générations vivantes. Secundo, le sauvetage par principe d’une espèce oublierait de mesurer, en amont, l’intérêt réel de celle-ci pour le confort humain.
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Le douzième rapport « Planète vivante » promu par le Fond mondial pour la nature (WWF) contrecarre cette double argumentation. Premièrement, il n’a pas fallu un demi-siècle pour que la Terre perde 60% de ses animaux sauvages. Deuxièmement, pour ce qui est de l’impact positif de la biodiversité, les récentes données réaffirment que les « services rendus par la nature » ont été estimés à 125 000 milliards de dollars annuels. Les bénéfices de la pollinisation ou de la stabilité des sols représenteraient donc une fois et demi le PIB mondial. Un argument qui parle au portefeuille des tenants du « consommons, on verra bien » : les animaux occupent une place prépondérante.
Peu mise en avant dans le dernier rapport du WWF, l’Afrique reste le deuxième continent en termes de biodiversité. 19% de sa faune est considérée en danger par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ce qui en fait le deuxième continent, après l’Europe, dont la faune est la plus menacée.
Pour des raisons qui vont du braconnage à l’agriculture intensive, en passant par l’extraction minière ou l’urbanisation, on dénombre 2 970 espèces africaines en voie de disparition dont 555 « en danger critique d’extinction ». Sont ainsi susceptibles de disparaître l’okapi, le rhinocéros blanc, le gorille des montagnes, le grand requin-marteau ou la mantelle dorée.
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