RDC : deux cadres des FDLR réclamés par Kigali ont été transférés à Kinshasa

Deux cadres des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), mouvement rebelle actif dans l’est de la RDC, arrêtés le 15 décembre ont été transférés à Kinshasa où ils pourraient être jugés prochainement, alors que Kigali souhaite leur extradition vers le Rwanda.

Combattants à la frontière du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, en 2008. Aujourd’hui, ils ne seraient plus que 1 200 selon l’ONU. © ANDREW MCCONNELL/PANOS-REA

Combattants à la frontière du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, en 2008. Aujourd’hui, ils ne seraient plus que 1 200 selon l’ONU. © ANDREW MCCONNELL/PANOS-REA

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Publié le 19 décembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Deux cadres des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) arrêtés samedi 15 décembre à Bunagana dans l’est de la RDC lors d’une opération menée par l’armée congolaise ont été transférés à Kinshasa, a assuré à Jeune Afrique un haut responsable militaire congolais proche du dossier.

Selon notre source militaire congolaise, les deux hommes – La Forge Fils Bayeze, porte-parole des FDLR, et le chargé de renseignements du groupe armé – ont été interceptés en provenance d’Ouganda. « Leurs explications révèlent que le voyage effectué à Kampala avait plusieurs objectifs contre le régime de Kigali et la coordination [de leur mouvement] se faisait y compris depuis Kampala. Curieusement, ces cadres non négligeables des FDLR ont rencontré certaines personnalités hauts placées de Kampala. Ils ont également rencontré d’autres groupes d’opposition rwandais pour planifier plusieurs attaques », affirme le sécurocrate, proche du pouvoir congolais.

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« Ils ont immédiatement été transférés à Kinshasa, vue la sensibilité des informations et des renseignements stratégiques », poursuit-il, avant d’assurer qu’ils « seront rapidement traduits en justice pour plusieurs crimes imprescriptibles, violations grave des droits de l’homme commis en RDC et détention illégale de la carte d’électeur strictement réservée aux citoyens congolais ».

Rapatriement

Du côté de Kigali, on espère une extradition vers le Rwanda. Sur Twitter, le secrétaire d’État au ministère des Affaires étrangères rwandais, Olivier Nduhungirehe, a souhaité qu’ »il [La Forge Fils Bayeze, ndlr] soit rapatrié au Rwanda » qualifiant les FDLR de « mouvement génocidaire et subversif ».

« Tout membre des FDLR doit être rapatrié au Rwanda et eux le seront », a pour sa part assuré, lundi à l’AFP, le major Guillaume Djike, un porte-parole de l’armée congolais.

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Il semblerait pourtant que l’option de l’extradition ne soit pas pleinement entérinée du côté de Kinshasa. « Leur extradition est discutable, moyennant une contre-partie », explique notre haut responsable militaire congolais, qui cite les cas de « Laurent Nkunda [qui a dirigé l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et vit en résidence surveillée au Rwanda ] et tous les cadres du M23 qui ont déchiré la paix dans le Nord-Kivu », et dont la RDC a demandé l’extradition.

Contacté par Jeune Afrique, les autorités rwandaises n’ont pas souhaité apporter de commentaire pour le moment, dans l’attente d’une communication officielle des autorités congolaises.

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Coup dur pour les FDLR

L’arrestation de La Forge Fils Bayeze et du chargé de renseignements des FDLR est un nouveau coup dur pour le mouvement rebelle rwandais qui reste actif dans l’est du Congo. Fin novembre, les autorités congolaises avait annoncé la fin du rapatriement des combattants rwandais du FDLR cantonnés depuis quatre ans dans des camps en RDC, et la fermeture de tous les camps de transit.

Suite à l’arrestation des deux hommes, des affrontements ont éclaté dans la zone de Kibumba au pied du volcan Mikeno, dimanche 16 décembre. Deux soldats de l’armée congolaise ont été tués, selon le major Guillaume Djike. L’armée rwandaise avait de son côté attribué à de présumés FDLR une attaque dans le district de Rubavu le 9 décembre. Selon son porte-parole Innocent Munyengnago, le bilan serait de quatre morts du côté des rebelles.

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