Zimbabwe : plusieurs morts lors des manifestations contre la flambée des prix du pétrole
Plusieurs personnes ont été tuées lundi au Zimbabwe lors de violentes manifestations contre la flambée des prix du carburant, décrétée par le président Emmerson Mnangagwa.
Ils étaient des centaines de personnes venues bloquer les routes et crier leur colère, lundi 14 janvier à Harare et Bulawayo (sud), aux premières heures d’une grève générale de trois jours. Mais la manifestation, émaillée de pillages dans les commerces des deux plus grandes villes du pays, a rapidement dégénéré.
>>> À LIRE – Zimbabwe : la multiplication par deux des prix des carburants énerve
Sans préciser le nombre de victimes, le ministre de la Sécurité, Owen Ncube, a annoncé dans la soirée « des pertes de vies et de biens, ainsi que des blessures parmi les forces de police et la population ». « Nous exprimons nos plus profondes condoléances aux familles en deuil », a-t-il ajouté, sans fournir plus de détails.
Plus tôt dans la journée, des ONG avaient affirmé avoir recueilli de nombreux témoignages rapportant que la police avait ouvert le feu dans la capitale, faisant état de 13 blessés.
Manifestations contre la hausse des prix du pétrole au Zimbabwe #AFP pic.twitter.com/2RE3AEyr81
— Agence France-Presse (@afpfr) January 14, 2019
Important dispositif militaire
Le ministre de la Sécurité, cité par le quotidien gouvernemental The Herald, a indiqué que les forces de l’ordre avaient procédé à au moins 200 arrestations, attribuant la responsabilité des troubles au Mouvement pour un changement démocratique (MDC), le principal adversaire de la Zanu-PF au pouvoir. Des allégations démenties par le parti d’opposition.
D’importants effectifs de l’armée ont été déployés lundi soir dans plusieurs quartiers de Harare et Bulawayo, afin de contenir les manifestions. Celles-ci ont été provoquées par l’annonce d’Emmerson Mnangagwa, samedi soir, de multiplier par deux et demi les prix de l’essence. Objectif de cette mesure très impopulaire : réduire la consommation et les trafics liés à la dévaluation de la quasi-devise locale, les « bond notes ».
De nombreux produits de base manquent, à commencer par le pétrole
La situation de l’économie zimbabwéenne, étranglée par le manque de liquidités et une inflation galopante, s’est encore aggravée ces derniers mois. De nombreux produits de base manquent, à commencer par le pétrole. Des kilomètres de queue de véhicules se sont formés devant les stations-service du pays, et de nombreux Zimbabwéens redoutent que cette hausse des prix provoque une flambée généralisée.
Depuis la Russie, Emmerson Mnangagwa a répété devant la presse que sa décision était « nécessaire ». « Il faut du temps pour que tout soit en place et les résultats apparaissent, l’économie commence à croître et le bien-être des personnes s’améliore », a-t-il plaidé.
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