Burundi : le gouvernement autorise le nouveau parti de l’opposant Agathon Rwasa

Le ministère de l’Intérieur burundais a agréé le 14 février le Congrès national pour la liberté (CNL), nouveau parti d’Agathon Rwasa, à l’issue d’un long bras de fer avec les autorités du pays. Le chef de file de l’opposition interne entend désormais se tourner vers le scrutin de 2020, auquel Pierre Nkurunziza a promis de ne pas participer.

Agathon Rwasa, le leader du Congrès national pour la liberté (CNL), à son retour au Burundi en 2008 après vingt ans d’exil. © ERIC MANIRAKIZA/AP/SIPA

Agathon Rwasa, le leader du Congrès national pour la liberté (CNL), à son retour au Burundi en 2008 après vingt ans d’exil. © ERIC MANIRAKIZA/AP/SIPA

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Publié le 15 février 2019 Lecture : 2 minutes.

« C’est une première étape mais c’est un travail de titan qui nous attend », a expliqué à Jeune Afrique l’opposant Agathon Rwasa, quelques heures après avoir reçu l’agrément de son nouveau parti, le Congrès national pour la liberté (CNL). L’autorisation de sa nouvelle formation par le ministère de l’Intérieur a mis un terme à cinq mois de bras de fer avec les autorités burundaises.

Le principal opposant du pays avait tenté le 12 septembre dernier de lancer le Front national pour la liberté (FNL-Amizero Y’Abarundi), la nouvelle Constitution du pays, votée lors d’un référendum polémique le 17 mai dernier, n’autorisant plus les coalitions d’indépendants comme Amizero y’Abarundi (celle d’Agathon Rwasa) à se présenter aux élections.

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Plainte pour « usurpation »

Au lendemain de l’annonce de l’opposant, Jacques Bigirimana, président des Forces nationales de libération (FNL), parti issu de l’ex-rébellion hutu que dirigeait Rwasa avant d’en être évincé en 2011, avait protesté devant le ministère de l’Intérieur pour « usurpation » du nom, symbole et emblème de son parti.

>>> À LIRE – Burundi : « La nouvelle Constitution consacre l’exclusion d’une partie de la classe politique »

Agathon Rwasa avait tout de même déposé sa demande, qui avait été rejetée par le ministère de l’Intérieur le 8 novembre. Après contestation, l’opposant, arrivé deuxième derrière Pierre Nkurunziza en 2015 sous la bannière Amizero y’Abarundi, a finalement décidé de se plier aux contraintes imposées par la Constitution burundaise. « Nous avons perdu du temps mais nous sommes satisfaits. Désormais nous allons pouvoir nous tourner vers 2020 ».

Objectif 2020

Pour l’ancien rebelle, la priorité est d’avancer désormais sur la structuration de son nouveau parti et la préparation du premier congrès de la formation, « d’ici à deux mois ». Agathon Rwasa n’a en revanche pas précisé s’il était de fait officiellement candidat pour l’élection de 2020, assurant qu’il est encore « prématuré de se prononcer ».

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Depuis la promulgation de la nouvelle Constitution le 7 juin, Pierre Nkurunziza, pourtant autorisé par le nouveau texte à se présenter à deux septennats au terme d’un troisième mandat contesté, a promis de ne pas se présenter lors des prochaines élections. Si l’opposition, en interne comme en exil, doute encore du respect de cette promesse, l’entourage de Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, assure que le président la respectera. L’East African Community (EAC), qui a reçu le 1er février lors de son sommet le rapport du facilitateur du dialogue inter-burundais Benjamin Mkapa, a prévu de son côté de poursuivre les consultations avec le dirigeant burundais en amont du scrutin.

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