Soudan : le président ordonne la libération des protestataires détenues

Le président soudanais Omar el-Béchir, confronté depuis plus de deux mois à un vaste mouvement de contestation réclamant sa démission, a ordonné vendredi la libération de toutes les femmes détenues pour avoir participé aux protestations contre son régime.

L’ex-président du Soudan, Omar el-Béchir, lors du sommet Afrique-France, à Cannes, le 15 février 2007. © LIONEL CIRONNEAU/AP/SIPA

L’ex-président du Soudan, Omar el-Béchir, lors du sommet Afrique-France, à Cannes, le 15 février 2007. © LIONEL CIRONNEAU/AP/SIPA

Publié le 9 mars 2019 Lecture : 1 minute.

« J’ordonne à Salah Gosh de libérer toutes les femmes détenues », a dit Omar el-Béchir lors d’une réception au palais présidentiel, en référence au patron du redoutable Service national du renseignement et de la sécurité (NISS). Cette annonce a lieu le même jour que la journée internationale de la lutte pour les droits des femmes.

Le bureau de presse de la présidence a confirmé que le président Béchir a donné des instructions pour libérer toutes les femmes détenue pour leur participation à des manifestations. Des centaines de personnes, dirigeants de l’opposition, militants, et journalistes, ont été arrêtées lors du mouvement de contestation qui a débuté le 19 décembre après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, en plein marasme économique.

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État d’urgence

Il s’agit du plus sérieux défi au pouvoir de Omar el-Béchir depuis 30 ans qu’il tient les rênes du Soudan. Pour y faire face, le chef de l’État a imposé le 22 février l’état d’urgence pour un an dans tout le pays. Il a aussi ordonné la mise en place de tribunaux d’exception pour juger toute personne ayant violé l’état d’urgence.

Depuis ces mesures, les rassemblements sont devenus plus rares et semblent désormais avoir lieu surtout les jeudi. Peu de manifestations ont été rapportées hors de la capitale ces dernières semaines. Selon un bilan officiel, 31 personnes sont mortes depuis le 19 décembre. L’ONG Human Rights Watch (HRW) évoque le chiffre de 51 morts, dont des enfants et des personnels médicaux.

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