Algérie : démission d’Ali Haddad, chef du patronat et proche du président Bouteflika

Le président de la principale organisation patronale algérienne, Ali Haddad, réputé proche du président Abdelaziz Bouteflika, a annoncé jeudi sa démission, deux jours après l’appel du chef d’état-major de l’armée à écarter le chef de l’Etat, confronté à une contestation inédite.

Ali Haddad, l’ex-patron du Forum des chefs d’entreprise (FCE). © Romain Laurendeau pour JA

Ali Haddad, l’ex-patron du Forum des chefs d’entreprise (FCE). © Romain Laurendeau pour JA

Publié le 29 mars 2019 Lecture : 1 minute.

« J’ai décidé en mon âme et conscience et sans contrainte de quitter la présidence du Forum des chefs d’entreprises (FCE), à compter de ce jour », a écrit l’homme d’affaires Ali Haddad dans une lettre consultée. « Mon souci permanent a toujours été de veiller à ne prendre aucune initiative personnelle ou quelque posture que ce soit qui puisse mettre en péril l’unité au sein de notre organisation », a-t-il ajouté.

Le Forum des chefs d’entreprises, qu’Ali Haddad présidait depuis novembre 2014, était devenu un instrument de soutien politique au chef de l’État et à sa candidature à un 5e mandat. Ali Haddad est aussi considéré comme l’un des principaux donateurs de la campagne du président Bouteflika en 2014.

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Bouteflika lâché par ses proches

Confronté depuis le 22 février à une contestation sans précédent, Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, est lâché peu à peu par ses plus fidèles soutiens et semble de plus en plus isolé, face à une mobilisation populaire qui ne faiblit pas.

Mardi, le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, autre fidèle de Abdelaziz Bouteflika, a proposé l’application de l’article 102 de la Constitution. Cet article organise l’intérim en cas de démission du chef de l’Etat ou d’incapacité à assumer ses fonctions « pour cause de maladie grave et durable ».

Après le patron de l’armée, c’est le Rassemblement national démocratique (RND), pilier de la majorité, qui a lâché Abdelaziz Bouteflika, par l’intermédiaire de son patron, Ahmed Ouyahia. Encore Premier ministre il y a moins d’un mois, celui-ci a demandé au chef de l’État de démissionner.

Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l’UGTA, principale centrale syndicale du pays, qui chantait il y a peu encore les louanges du président, se range désormais lui aussi derrière la proposition du général Gaïd Salah.

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