Tanzanie : le directeur général de Vodacom accusé de racket financier par les autorités

Le directeur général de Vodacom et plusieurs autres employés du principal opérateur téléphonique de Tanzanie ont été placés en garde à vue le 3 avril, accusés par les autorités d’avoir orchestré un racket entraînant des pertes financières de plus de 2,3 millions d’euros pour le gouvernement.

Un kiosque Vodacom (photo d’illustration). © Flickr/CC/Andrew Ashton

Un kiosque Vodacom (photo d’illustration). © Flickr/CC/Andrew Ashton

Publié le 4 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

Le directeur général de Vodacom Tanzanie, Hisham Hendi, et d’autres employés de l’opérateur ont été accusés par les autorités tanzaniennes le 3 avril de crimes économiques, selon des documents judiciaires consultés par l’agence de presse Reuters. Ils ont été placés en garde à vue jusqu’à l’audience prévue le 17 avril, selon un fonctionnaire du tribunal.

Ces employés de Vodacom auraient « intentionnellement et délibérément organisé un racket criminel, ayant entraîné pour le gouvernement […] des pertes financières » de plus de 5,9 milliards de shillings tanzaniens (2,3 millions d’euros).

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Utilisation frauduleuse

Ils n’ont ni plaidé coupable ni demandé une libération sous caution, a précisé le fonctionnaire du tribunal. Depuis leur arrestation, les employés ont également refusé de répondre aux sollicitations des médias.

Plus tôt dans la journée, l’opérateur avait néanmoins annoncé que plusieurs de ses employés – dont Hisham Hendi –, avaient été interrogés par la police pour des soupçons d’utilisation frauduleuse des installations du réseau, affirmant dans son communiqué que Vodacom « coopère pleinement à l’enquête menée par les forces de police tanzaniennes ».

Hisham Hendi titularisé en mars

Vodacom, filiale du groupe sud-africain Vodafone, est le premier opérateur téléphonique de Tanzanie avec environ 32 % des 40 millions d’abonnés, devant Tigo Tanzania, filiale du luxembourgeois Millicom, et la filière local d’Airtel, propriété du groupe indien Bahri.

Son directeur général égyptien, Hisham Hendi, a été nommé officiellement en mars dernier. Il occupait ce poste par intérim depuis sept mois, alors que le gouvernement refusait de délivrer un permis de travail à un Kényan désigné par le groupe pour diriger cette filiale tanzanienne.

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Campagne de lutte anticorruption

Après son entrée en fonction en 2015, le président John Magufuli a lancé une campagne de lutte contre la corruption et s’est engagé à éradiquer l’évasion fiscale par les multinationales dans les secteurs des mines et des télécommunications en Tanzanie. En 2016, son gouvernement a exigé que les opérateurs cotent au moins 25 % de leurs actions à la bourse locale.

Vodacom est depuis le seul opérateur à avoir suivi cette exigence, avec une levée de fonds de 213 millions de dollars dès sa première introduction en bourse, la plus importante jamais réalisée en Tanzanie, qui avait attiré plus de 40 000 investisseurs locaux dont la plupart participaient pour la première fois au marché boursier national.

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En juin dernier, les tribunaux tanzaniens ont inculpé les directeurs généraux des opérateurs Halotel Tanzania, propriété du groupe vietnamien Viette, et de Zantel, pour utilisation frauduleuse de réseau. Ces derniers ont ensuite été libérés après avoir payé une amende.

En 2018, les autorités ont aussi inculpé cinq employés d’Acacia Mining, le plus grand producteur d’or du pays, pour blanchiment d’argent et évasion fiscale.

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