Libye : « L’alliance du maréchal Haftar avec les salafistes makhdalistes est très dangereuse »

La situation reste tendue dans l’ouest libyen, après que les deux parties ont ignoré l’appel de l’ONU à une trêve humanitaire. Beshir Alzawawi, chercheur et spécialiste de la Libye basé au Royaume-Uni, analyse la différence entre la situation sur le terrain et la « propagande » du maréchal Haftar, dont l’alliance avec les salafistes makhdalistes interroge.

Le maréchal Khalifa Haftar en 2015 lors d’un entretien avec l’agence américaine Associated Press (photo d’illustration). © Mohammed El-Sheikhy/AP/SIPA

Le maréchal Khalifa Haftar en 2015 lors d’un entretien avec l’agence américaine Associated Press (photo d’illustration). © Mohammed El-Sheikhy/AP/SIPA

Arianna Poletti

Publié le 9 avril 2019 Lecture : 4 minutes.

À la suite des affrontements du 7 avril, les forces de Tripoli ont maintenu leur position à Qasr Bin Ghashir, à une trentaine de kilomètres du centre-ville. Lundi, les forces du Gouvernement d’entente nationale (GNA) ont repris le contrôle de l’aéroport international de la capitale. Comme le rapportent plusieurs médias locaux, les combats entre les deux factions ont fait au moins 27 morts. Plus de 2 200 Libyens ont également fui la zone sud de Tripoli, selon l’UNHCR.

>>> À LIRE – Offensive du maréchal Haftar en Libye : la Tunisie et l’Algérie sur le qui-vive

Beshir Alzawawi, chercheur libyen installé au Royaume-Uni, revient sur les principaux enjeux du conflit en cours.

Jeune Afrique : Khalifa Haftar a lancé son offensive sur Tripoli très rapidement. Quelques jours après le début de l’opération militaire de l’Armée nationale libyenne (ANL), quel regard portez-vous sur la stratégie du maréchal ?

Beshir Alzawawi : Il faut bien comprendre que Haftar est un militaire et n’a qu’une seule stratégie : l’utilisation de la force. Aux premières heures, on a eu l’illusion qu’il était à deux doigts de conquérir la Tripolitaine et de prendre la capitale, comme l’annonçait son discours victorieux. Mais en observant la situation sur le terrain quelques jours plus tard, on se rend compte qu’il y a une différence entre sa propagande et ce qui se passe dans la pratique.

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