Hydrocarbures : Total mise sur Occidental pour reprendre les actifs africains d’Anadarko

Le groupe français Total vient de dévoiler un accord lui permettant de contrôler les actifs d’Anadarko en Afrique, si ce dernier choisit d’être racheté par son compatriote américain Occidental Petroleum, face à son concurrent Chevron.

Exploitation d’hydrocarbures de Sonatrach en Algérie (image d’illustration)). © JF ROLLINGER pour JA

Exploitation d’hydrocarbures de Sonatrach en Algérie (image d’illustration)). © JF ROLLINGER pour JA

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 6 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

La guerre fait rage entre le géant américain Chevron et son compatriote Occidental Petroleum (Oxy) pour le rachat d’Anadarko, groupe pétrolier également américain, présent sur le continent en Algérie, au Ghana, au Mozambique et en Afrique du Sud. Pour l’emporter, le premier a proposé aux actionnaires d’Anadarko quelque 33 milliards de dollars le 12 avril, avant que le second ne renchérisse le 23 avril avec une contre-offre à 57 milliards de dollars.

Alors que le magnat Warren Buffet a apporté son soutien à Oxy, via son fonds d’investissement Berkshire Hathaway, en lui assurant – s’il réussit son offensive sur Anadarko – pas moins 10 milliards de dollars de financements,  en échange d’actions spéciales à dividendes garantis de 8% par an, c’est au tour de Total de s’impliquer dans le dossier, en misant sur le même cheval. Le groupe pétrolier français a annoncé le 5 mai au soir un accord sous condition avec Oxy, qui lui permettra, si son partenaire remporte la mise, de mettre la main sur les actifs africains d’Anadarko pour 8,8 milliards de dollars.

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>>> À LIRE. Hydrocarbures : Occidental offre 57 milliards de dollars pour ravir Anadarko à Chevron

Renforcer un portefeuille africain déjà majeur

« Si elle se réalise, l’acquisition d’Anadarko par Occidental nous offre l’opportunité d’acquérir un portefeuille d’actifs de classe mondiale en Afrique, ce qui renforcerait notre position de leader parmi les sociétés privées internationales sur le continent », a fait valoir Patrick Pouyanné, le PDG de Total, dans le communiqué de presse annonçant l’accord sous condition avec Oxy. « Nous pourrions ainsi tirer parti de notre expertise dans le gaz naturel liquéfié (GNL) en opérant un projet majeur au Mozambique et dans l’offshore profond au Ghana. Et nous deviendrions opérateurs d’actifs pétroliers majeurs en Algérie dans lesquels nous sommes déjà partenaires », a-t-il précisé dans ce même document.

En cas de succès de l’OPA d’Oxy, Total accéderait à 1,2 milliard de barils de réserves prouvées et probables, dont 70 % de gaz. À plus long terme, il bénéficierait de deux milliards de barils de ressources de gaz naturel au Mozambique. De quoi renforcer un portefeuille africain déjà majeur pour le groupe français, qui y produit actuellement autour de 700 000 barils par jour (sur 2,8 millions de barils par jour à l’échelle mondiale en 2018), mais essentiellement sous forme de pétrole liquide, et non de gaz.

Quant à Oxy, s’il met la main sur Anadarko grâce à cette transaction avec Total, il bénéficiera d’un endettement moins élevé – et donc moins inquiétant pour ses actionnaires. Il pourra égalemet focaliser son attention à la mise en œuvre des synergies entre ses projets extractifs et ceux d’Anadarko en Amérique du Nord, notamment dans le Golfe du Mexique, là où elles sont les plus évidentes du fait des implantations actuelles des deux compagnies, alors qu’Occidental n’est aujourd’hui pas présent en Afrique.

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