La Côte d’Ivoire maintient sa prévision de croissance à 7,5 %, en dépit des réserves du FMI

Le gouvernement ivoirien maintient sa prévision de croissance économique à 7,5 % pour l’année 2019, malgré les réticences du Fonds monétaire international (FMI) qui l’estimait plutôt à 7,4 %.

Bourse des valeurs mobilières d’Abidjan. © Jessica Vieux pour JA

Bourse des valeurs mobilières d’Abidjan. © Jessica Vieux pour JA

Publié le 10 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

Moussa Sanogo, le secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé du budget et du portefeuille de l’État, a fourni quelques explications, vendredi 10 mai à Abidjan, sur les grandes tendances de l’économie ivoirienne, dont les principaux indicateurs macroéconomiques sont au vert.

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« Les moteurs de la croissance sont le tertiaire, et en particulier les secteurs de la finance et des télécommunications. Les investissements et les exportations portent l’économie ivoirienne, et cela se poursuivra encore longtemps », a expliqué Moussa Sanogo, rappelant que la Côte d’Ivoire est le seul pays de la zone de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa) qui possède une balance commerciale excédentaire.

Quel stratégie pour financer le budget 2019 ?

Le cacao dope les exportations ivoiriennes. En 2018, l’or brun a rapporté 389,8 milliards de francs CFA (592 millions d’euros) au fisc ivoirien. En 2019, les recettes des exportations du cacao sont estimées à 402,1 milliards de francs CFA. Pour accroître encore les performances, le gouvernement envisage désormais de miser sur une digitalisation tout azimut des services des impôts et des douanes.

Entre 2012 et 2019, le budget de fonctionnement de l’État a doublé, passant de 3 295,3 milliards F CFA à 7 334,3 milliards F CFA. Dans le même temps, les investissements sont passés de 641,3 milliards F CFA à 1 907,7 milliards F CFA. Les dépenses en faveur des plus démunis dans les secteurs sociaux, qui étaient de 1 080,2 milliards F CFA en 2012, ont aujourd’hui franchi le seuil des 2 500 milliards F CFA.

La Côte d’Ivoire n’exclut pas de souscrire à un Eurobond si les taux directeurs des devises sur le marché international deviennent attractifs

Le bémol pour le gouvernement réside dans la capacité de mobilisation de la dette pour financer le budget. En 2019, le budget prévoit une mobilisation de la dette sur le marché financier régional et international à hauteur de 1 439,4 milliards F CFA. Le gouvernement a déjà lancé une syndication internationale, pilotée par la Société générale, pour un emprunt direct auprès des banques estimé à 500 milliards F CFA. 609 milliards seront également levés auprès de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), tandis que le gap de 330 milliards devrait faire l’objet d’une autre syndication internationale.

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La Côte d’Ivoire n’exclut pas non plus de souscrire à un Eurobond si les taux directeurs des devises sur le marché international deviennent attractifs. « Les perspectives sur le marché international des devises ne sont pas intéressantes pour le moment. Nous avons eu une rencontre avec les banques à Washington lors des assemblées printanières des institutions de Bretton Woods mais rien n’est exclu, tout peut changer à la dernière minute », estime Moussa Sanogo. La stratégie de la Côte d’Ivoire en ce qui concerne l’endettement pour financer le budget 2019 n’est donc toujours pas définitivement arrêtée.

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