Tunisie : Selma Elloumi Rekik, du cabinet présidentiel à la direction de Nidaa Tounes ?

Selma Elloumi Rekik a démissionné le 15 mai de son poste de directrice du cabinet présidentiel. Cette fidèle du président Béji Caïd Essebsi aurait rejoint la branche de Nidaa Tounes menée par Sofiene Toubel, en guerre ouverte avec le fils du chef de l’État, et serait même susceptible de la diriger, selon des sources au parti.

Selma Elloumi Rekik, qui a démissionné le 15 mai de son poste de directrice du cabinet présidentiel, dirige avec Sofiene Toubel la branche de Nidaa Tounes dite de Hammamet. © Wikimedia Commons

Selma Elloumi Rekik, qui a démissionné le 15 mai de son poste de directrice du cabinet présidentiel, dirige avec Sofiene Toubel la branche de Nidaa Tounes dite de Hammamet. © Wikimedia Commons

Publié le 16 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

Selma Elloumi Rekik est l’une des fidèles parmi les fidèles du chef de l’État, Béji Caïd Essebsi. Cette femme discrète, qui a pris de l’assurance et de la visibilité au gré des charges qu’elle occupe depuis six ans, a pourtant démissionné le 15 mai de son poste de chef du cabinet présidentiel.

Son départ est l’une des conséquences de la division de Nidaa Tounes. Depuis le congrès du 6 avril à Monastir, deux factions – celle menée par Sofiene Toubel, président du groupe parlementaire, et celle de Hafedh Caïd Essebsi, fils du fondateur du parti, Béji Caïd Essebsi – revendiquent leur légitimité à la direction du parti. Selon des proches de Nidaa Tounes, Selma Elloumi Rekik, qui avait été élue au bureau politique à l’issue du congrès, aurait non seulement choisi de rejoindre la première formation, mais serait également susceptible d’en devenir la présidente, à l’occasion d’une refonte de la direction qui serait imminente. La désormais ex-chef du cabinet présidentiel s’inscrit ainsi dans une opposition ou un rejet du leadership de Hafedh Caïd Essebsi, une position pour le moins étonnante au vu du dévouement qu’elle loue à Béji Caïd Essebsi depuis des années.

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Avec son frère, Faouzi, patron du groupe Coficab, Selma Elloumi Rekik avait rejoint en 2012 les rangs de Nidaa Tounes, nouant une telle relation de confiance avec le fondateur du parti, Béji Caïd Essebsi, que celui-ci lui avait confié la trésorerie de la formation. Rien ne destinait pourtant cette présidente-directrice générale dans l’agroalimentaire, issue d’une famille de capitaines de l’industrie tunisienne, à la politique.

Devenue députée sur la circonscription de Nabeul en 2014, elle avait été nommée ministre du Tourisme et de l’Artisanat en 2015 avant de succéder à Selim Azzabi au palais en 2018.

>>> À LIRE – Tunisie : Selma Elloumi Rekik, l’entreprise et la politique

Une position politique phare ?

Depuis l’annonce de sa démission, l’entourage de Selma Elloumi Rekik doute néanmoins que celle-ci briguera une position politique phare, estimant qu’elle agit dans un cadre qui ne relève pas d’une ambition personnelle. Selon les milieux politiques à Tunis, si Selma Elloumi Rekik prend la direction du parti, elle aurait pour mission de préparer des alliances avec d’autres partis dans la perspective des élections législatives et présidentielle d’octobre et novembre 2019 et agirait avec l’aval de Béji Caïd Essebsi.

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Un cas de figure qui participerait quoi qu’il en soit à la recomposition du paysage politique. Faouzi Elloumi, pierre angulaire et l’un des financiers de Nidaa Tounes, a lui-même quitté le parti en avril 2018 pour rejoindre Al Badil Ettounsi, fondé par l’ancien chef du gouvernement, Mehdi Jomâa. La fratrie pourrait ainsi œuvrer à un rapprochement des deux partis. Reste à savoir si une telle alliance pourrait être pertinente et avoir de l’impact dans un contexte de confusion politique.

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