[Tribune] Algérie : quand la liberté devient l’exception

Le récent placement en détention provisoire de plusieurs activistes ou personnalités politiques suscite des interrogations, tant cette mesure judiciaire dérogatoire est en général réservée aux crimes les plus graves.

Les Algériens se rassemblent lors d’une manifestation à Alger, en Algérie, le vendredi 15 mars 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA

Les Algériens se rassemblent lors d’une manifestation à Alger, en Algérie, le vendredi 15 mars 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA

nessim ben gharbia © DR

Publié le 7 juin 2019 Lecture : 3 minutes.

L’information tombe le 28 mai, à la mi-journée. Kamel Eddine Fekhar, médecin et activiste politique, est décédé en détention provisoire, au terme d’une grève de la faim de cinquante jours. L’homme avait été placé en détention provisoire le 31 mars dernier pour « atteinte à la sûreté de l’État » et « incitation à la haine raciale », après avoir dénoncé « des pratiques ségrégationnistes » à l’encontre de sa communauté, les Mozabites. Au-delà des causes formelles de l’arrestation du militant, son placement en détention provisoire suscite des interrogations, tant cette mesure dérogatoire est en général réservée aux crimes les plus graves.

Dès lors, comment accepter que de simples déclarations conduisent à la prison, avant même l’établissement d’un procès ? La détention provisoire, appliquée de manière frénétique ces dernières semaines, serait-elle devenue de facto la règle, et la liberté, l’exception ?

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