Démissions en série à la CGEM : fragilisé, Mezouar plaide la normalité

Ébranlé par les démissions successives, le président de la CGEM, Salaheddine Mezouar, veut éteindre les polémiques mais dit s’attendre à d’autres départs. Depuis son élection en 2018 à la tête de l’organisation patronale marocaine, les tensions n’ont pas manqué.

Salaheddine MEZOUAR, ex-président de la CGEM, Confédération Générale des Entreprises du Maroc. © Hassan OUAZZANI/JA

Salaheddine MEZOUAR, ex-président de la CGEM, Confédération Générale des Entreprises du Maroc. © Hassan OUAZZANI/JA

Publié le 19 juillet 2019 Lecture : 3 minutes.

Entouré de ses plus proches lieutenants, Abdelilah Hifdi, Abdelhamid Souiri, Khalid Benjelloun et Mustapha Mellouk, Salaheddine Mezouar, le président de la CGEM, a tenu à revenir devant la presse sur les récents événements qui ébranlent le patronat marocain. En deux jours, deux démissions ont été déposées sur son bureau.

D’abord celle du numéro 3 de la CGEM, en la personne de Fadel Agoumi, directeur général délégué. Puis celle du numéro 2, Fayçal Mekouar, vice-président général de l’instance et binôme de Mezouar, lors du scrutin de 2018 qui l’a porté à la tête de la CGEM. De quoi susciter énormément d’interrogations sur la bonne santé du patronat marocain. En effet, depuis l’élection de l’ex-ministre des Affaires étrangères, qui a succédé à Miriem Bensalah Chaqroun, à la tête de l’organisation pendant six ans, plusieurs départs ont eu lieu.

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Multiples polémiques depuis son début du mandat

Objectif assumé de la rencontre avec les journalistes : éteindre les dernières polémiques. Salaheddine Mezouar a reconnu qu’il aurait dû communiquer après les multiples controverses qui ont meublé sa première année de présidence, surtout concernant la démission Ahmed Rahhou, un des vice-présidents, la patron de CIH Bank, au mois de janvier.

« Ce sont des choses qui arrivent partout dans le monde, dans toutes les organisations, les entreprises et même dans les gouvernements », précise Salaheddine Mezouar qui tenu à rassurer l’assistance après un long préambule consacré aux chantiers entamés par la CGEM depuis son élection en mai 2018. Pour l’ancien patron du Rassemblement national des indépendants (RNI) : rien de dramatique dans le départ du directeur général de la CGEM. Entre les lignes du discours du président du patronat, on comprend que Fadel Agoumi a choisi de partir pour des divergences sur le nouveau mode de fonctionnement imposé par Mezouar.

« Un geste inélégant »

Pour ce qui est du départ de Fayçal Mekouar, binôme de Salaheddine Mezouar durant son élection, les choses s’avèrent différentes à en croire les déclarations du président de la CGEM. L’intéressé dit être « ému », précisant ne pas connaître les raisons exactes de la démission. « Ce qui m’attriste personnellement, et que j’ai trouvé inélégant par rapport à la confiance qui était établie », ajoute-t-il, pointant du doigt la manière avec laquelle la démission de Mekouar a été déposée :  « sans prendre la peine de s’asseoir et en informant directement les médias. Je ne comprends pas. La moindre des choses, c’est de mettre les choses sur la table », affirme-t-il.

Pour dédramatiser le départ de son binôme, Salaheddine Mezouar a expliqué que sa nouvelle architecture organisationnelle du patronat ne se reposait pas uniquement sur un seul et unique vice-président, comme c’était le cas auparavant. Il a mis en place six autres vice-présidents qui ont chacun une responsabilité bien définie. Un remplaçant de Fayçal Mekouar sera désigné lors de la prochaine Assemblée générale du patronat, qui aura lieu à la rentrée, a assuré Salaheddine Mezouar, qui a précisé n’avoir « pas encore de nom en tête ».

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Autres démissions attendues

En marge des démissions, ce sont aussi les tensions au sein de la CGEM qui ont été pointées du doigt par la presse marocaine. Salaheddine Mezouar, en se gardant de citer des noms, a expliqué que des membres actuels du patronat ont pris des positions au nom de la Confédération sans son approbation. « Une mise au point a été faite pour rappeler ces membres à l’ordre et préciser que seuls le président et les vice-présidents ont le droit de donner des déclarations concernant la position de la CGEM », affirme Mezouar.

Par ailleurs, il a laissé entendre qu’un « complot » se préparait contre lui au sein de la CGEM. « Je sais qu’en ce moment même des réunions sont tenues ailleurs et que des départs de la CGEM se préparent », a lâché l’ancien ministre des Finances. Des propos que ses collaborateurs les plus proches ont refusé de clarifier.

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En tout cas, il semble que les tensions à la CGEM ne sont pas prêtes de s’arrêter, et cela même Mezouar le sait.

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