Le port de Lomé, à la mesure de ses ambitions

Pour que son trafic augmente de 25 % à partir de 2016, le Port autonome de Lomé, se donne enfin les moyens de ses ambitions.

Le port de Lomé a été construit en 1967. Vue datant de mai 2014. © Jacques Torregano/JA

Le port de Lomé a été construit en 1967. Vue datant de mai 2014. © Jacques Torregano/JA

Publié le 23 juillet 2014 Lecture : 4 minutes.

Depuis sa construction, en 1967, le Port autonome de Lomé (PAL) n’avait pas eu droit à une telle cure de jouvence et ne s’était pas préparé non plus à une telle poussée de croissance. Le plan de développement d’infrastructures, lancé en 2011 par les autorités du PAL, comprend en effet deux grands chantiers : celui d’un troisième quai, réalisé par Togo Terminal, filiale de Bolloré Africa Logistics (BAL), ainsi que celui d’un nouveau terminal de transbordement, construit par Global Terminal Limited et China Merchants Holdings.

Troisième quai bientôt opérationnel

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Les portiques sont en cours d’installation (5 à quai, auxquels s’ajoutent 24 portiques de parc), et, d’ici à quelques semaines, le troisième quai sera opérationnel. Dotée d’un bassin de 15 m de profondeur et longue de 450 m – sur un total de 900 m de linéaire de quais dans le pays -, la nouvelle infrastructure s’est vu allouer un investissement de 300 milliards de F CFA (plus de 457 millions d’euros), entièrement financé par Togo Terminal. Ce montant inclut également les opérations de dragage, le réaménagement du terre-plein de la zone portuaire, sans oublier l’équipement informatique du site.

Togo port lome JA2792p096info« Tout le personnel sera équipé de terminaux informatiques, qui permettent une gestion en temps réel des opérations de transbordement et de stockage. Les clients pourront ainsi suivre, eux aussi en temps réel, le processus de manutention et de livraison de leurs conteneurs », explique Charles Gaffan, président-directeur général de Togo Terminal.

Le nouveau quai de Togo Terminal va quant à lui permettre au PAL d’accueillir un millier de navires par an (dont des bâtiments mégaporteurs à fort tirant d’eau), de tripler sa capacité de stockage et de se positionner en tant que plateforme commerciale compétitive dans la sous-région, où, de Lagos à Abidjan en passant par Cotonou (voir carte), les ports rivalisent de plans de développement et de modernisation pour attirer dans leurs filets les compagnies maritimes.

Darse

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Le PAL a pour objectif d’accroître son trafic de 25 % à partir de 2016, notamment en développant ses échanges avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger, dont les importations et les exportations représentent plus de 20 % du volume de ses activités.

« Il y aura un effet troisième quai », l’un des plus attendus par les Togolais, souligne Charles Gaffan. Dès son entrée en exploitation, le nouveau terminal devrait, selon les estimations, contribuer à la création de 500 emplois directs et de 800 emplois indirects, essentiellement pour la main-d’oeuvre locale. Il va aussi permettre à l’État d’engranger plus de revenus via l’Office togolais des recettes (OTR).

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Construction d’épis d’arrêt de sable, d’une darse dotée de plusieurs postes à quai, d’une vaste surface de stockage pour les conteneurs… Le chantier du futur terminal de transbordement a commencé dans l’ouest de la zone portuaire et devrait être opérationnel d’ici à 2016.

Partenaires

Le PAL, qui peut déjà s’appuyer sur la présence de grandes compagnies maritimes, telle la multinationale Mediterranean Shipping Company (MSC), pourra ainsi développer ses activités de transbordement, qui ne représentent encore que 5 % de son trafic.

Le projet représente un investissement de 230 milliards de F CFA, financé avec le soutien de la Banque africaine de développement (BAD), du Fonds de l’Opep pour le développement international (Ofid), des fonds de financement du développement allemand (Deutsche Investitions und Entwicklungsgesellschaft mbH, DEG), français (Proparco) et néerlandais (FMO).

Enfin, pour permettre au port de Lomé d’accélérer son grand lifting, le 8 mai, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) lui a octroyé un prêt de 25 milliards de F CFA. Un pécule qui doit contribuer au financement des travaux de réhabilitation et de modernisation des voiries, des systèmes et réseau d’assainissement d’eau potable, d’électricité et de télécommunications de la zone portuaire.

Du monde au guichet

Après avoir obtenu, en octobre 2013, la concession pour la mise en place et l’exploitation d’un guichet unique, les groupes français Bureau Veritas et Soget ont créé une entreprise avec les autorités togolaises : la Société d’exploitation du guichet unique du Togo (Seguce).

Le dispositif sera mis en place au port et à l’aéroport de Lomé ainsi qu’aux postes-frontières du pays. Il permettra aux opérateurs commerciaux et logistiques de déposer des informations et des documents standardisés auprès d’un organisme unique et de remplir, en une seule démarche, l’ensemble des obligations réglementaires (logistiques, douanières et administratives) liées à leurs opérations commerciales. Objectif : réduire aussi la durée de séjour des marchandises au port et à l’aéroport.

Le projet, lancé fin 2013 au port de Lomé, devrait être entièrement opérationnel d’ici à trois ans pour l’ensemble des portes d’entrée de marchandises dans le pays.

Cécile Manciaux

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