Nigeria : le chef du parti au pouvoir appelle à la nationalisation de firmes sud-africaines

Le cycle de violences xénophobes en Afrique du Sud et les vengeances qui ont eu lieu en représailles au Nigeria ont conduit le chef de l’APC à demander le boycott et la nationalisation d’entreprises sud-africaines implantées dans le pays, avec MTN en ligne de mire.

Feu de pneus allumé à Abuja, le 4 septembre 2019 devant une enseigne de la chaîne sud-africaine Shoprite, lors de violences en représailles de celles qui ont visées des commerces étrangers la même semaine, en Afrique du Sud. © AP/SIPA

Feu de pneus allumé à Abuja, le 4 septembre 2019 devant une enseigne de la chaîne sud-africaine Shoprite, lors de violences en représailles de celles qui ont visées des commerces étrangers la même semaine, en Afrique du Sud. © AP/SIPA

Publié le 9 septembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Remonté contre les violences ciblant des ressortissants et entreprises étrangers, notamment nigérians, en Afrique du Sud depuis plus d’une semaine, le président de l’All Progressive Congress (APC), Adams Oshiomhole, a appelé au boycott des produits et services sud-africains. Il a même demandé la nationalisation complète des grands groupes sud-africains tels que MTN, premier opérateur téléphonique du continent, qui réalise un tiers de son chiffre d’affaire au Nigeria, malgré les amendes faramineuses qui lui sont imposées depuis 2015 par les autorités.

« Alors que les Sud-Africains continuent de bénéficier de l’environnement économique nigérian et de rapatrier des milliards de dollars, les autorités sud-africaines semblent jalouses des petits boulots dans lesquels certains Nigérians et d’autres Noirs sont impliqués », a déclaré Adams Oshiomhole, président du parti All Progressives Congress, jeudi 5 septembre à Lagos.

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Rencontre entre les présidents

« Il est nécessaire que le gouvernement nigérian prenne des mesures pour reprendre les actions restantes de MTN qui sont détenues par des Sud-Africains », a-t-il ajouté, proposant par ailleurs la révocation des droits d’atterrissage de South African Airways sur le territoire nigérian.

S’il n’y a pas eu de réaction directe à ces propos de la part des autorités nigérianes, une communication officielle de la présidence sud-africaine a annoncé ce weekend que le président nigérian Muhmmadu Buhari rendrai visite en octobre prochain à son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa, pour renforcer les liens entre les deux pays qui partagent tous deux un « attachement aux valeurs de prospérité et de progrès de l’Afrique ».

« Le président Buhari s’est engagé à agir contre les actes anarchiques et ciblant les avoirs sud-africains au Nigeria », indique le communiqué.

Baisser le rideau

Du côté des entreprises sud-africaines au Nigeria, plusieurs grandes surfaces de la chaîne Shoprite ainsi que les boutiques MTN avait déjà baissé le rideau par mesure de précaution, ce qui n’a pas empêché les pillages et actes de vandalisme au cours de la semaine écoulée. Ces attaques venaient en représailles des violences à l’encontre des travailleurs étrangers qui font rage en Afrique du Sud.

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En effet, plusieurs villes sud-africaines sont secouées depuis dix jours par une nouvelle vague d’attaques et de pillages dirigée contre les étrangers et leurs commerces. Celle-ci s’est soldée par la mort d’au moins douze personnes, la plupart de nationalité sud-africaine, plus de 600 arrestations et des dégâts considérables.

Première puissance industrielle du continent, l’Afrique du Sud pays est le théâtre régulier de violences xénophobes, nourries par le fort taux de chômage (29 %) et la pauvreté qui frappent sa population. En 2008, 62 personnes avaient été tuées lors d’incidents similaires.

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