Algérie : arrestation de Baha Eddine Tliba, l’enfant gâté du système « lâché » par Gaïd Salah

Le milliardaire et député du FLN Baha Eddine Tliba, en fuite après s’être soustrait à la justice, a été arrêté mercredi 16 octobre, alors que son sort faisait l’objet de nombreuses spéculations et rumeurs. Retour sur le parcours de ce proche de Saïd Bouteflika et du général Gaïd Salah, dont il aurait menacé l’entourage de lourdes révélations.

Le député algérien Baha Eddine Tliba. © Zinedine ZEBAR

Le député algérien Baha Eddine Tliba. © Zinedine ZEBAR

Publié le 17 octobre 2019 Lecture : 6 minutes.

La chute de l’enfant gâté du système a été aussi brutale que son ascension. Élu député d’un parti microscopique nommé le Front national démocratique (FND) aux législatives de 2012, personne n’aurait effectivement parié sur le décollage fulgurant de la carrière politique de ce businessman à la carrure imposante.

Né il y a quarante-et-un an à Annaba (Est), issu d’une famille originaire d’El Oued (500 kilomètres plus au Sud), Baha Eddine Tliba fait ses débuts professionnels dans l’architecture. Il occupe d’abord le poste de directeur du bureau d’études d’une entreprise publique à Ouargla (Sud), avant de racheter cette structure à la Société de gestion et des participations (SGP). Profitant de la crise du logement et de facilités accordées par l’administration – et de ses liens, diront certains, avec Saïd Bouteflika et de hauts gradés de l’armée, dont la famille du chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah – , il crée plusieurs sociétés immobilières. Ses projets prospèrent et il acquiert peu à peu plusieurs unités industrielles, se lançant dans l’importation et la vente de matériel informatique.

Tliba fait ses premiers pas en politique à Ouargla où il est, à deux reprises, élu en tant que plus jeune membre de l’Assemblée populaire de wilaya (APW). Fin 2012, il rejoint le Front de libération nationale (FLN) – alors dirigé par Abdelaziz Belkhadem – et devient vite « le protégé du système ». « Les gens avaient peur de lui, que ce soit à l’Assemblée ou au sein du parti », se souvient un membre du bureau politique de l’époque.

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