Ghana : des magasins tenus par des Nigérians fermés par des commerçants en colère

Plusieurs dizaines de magasins tenus par des étrangers, en majorité des Nigérians, ont été fermés de force jeudi à Kumasi, deuxième ville du Ghana, par des commerçants en colère, dans un contexte de fermeture des frontières du Nigeria.

Dans les rues d’Accra, en juin 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Dans les rues d’Accra, en juin 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 2 novembre 2019 Lecture : 1 minute.

« Nos marchés locaux sont  »envahis » par les étrangers », a déclaré à l’AFP Joseph Obeng, président du GUTA (Ghana Union of Traders Association), qui estime que « beaucoup de commerces, tenus notamment par les Nigérians, ne sont pas en règle ». « Nos membres sont agités car cela fait des années que l’on nous dit que les marchés illégaux vont être fermés mais ce n’est toujours pas le cas », a-t-il ajouté.
Au Ghana, les étrangers ne sont pas autorisés à se lancer dans le commerce de détail, mais cette loi est peu appliquée. Les commerçants de Kumasi (sud) appellent le gouvernement ghanéen à prendre des mesures de rétorsion contre le Nigeria, immense marché de 190 millions d’habitants, car ils estiment être frappés par la fermeture des frontières terrestres du Nigeria.

Préserver les relations

Le président nigérian Muhammadu Buhari a en effet décidé en août de fermer toutes les frontières terrestres et d’interdire toute importation ou exportation de produits par la route, pour tenter de relancer son économie et de lutter contre les produits de contrebande. Les conséquences économiques de cette mesure ultra-protectionniste, qui va à l’encontre de tous les traités commerciaux en Afrique de l’Ouest, sont ressenties sur tous les marchés de la sous-région.

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Cependant, les autorités ghanéennes ont appelé les membres de GUTA à suspendre les blocages et les fermetures de commerces, estimant que ces actions pourraient affecter les relations avec le Nigeria. « Leur économie est six fois plus importante que la nôtre, pourquoi aller à l’affrontement avec eux ? (…) Je suis du côté de GUTA, je veux juste que nous prenions notre temps pour trouver une solution », a réagi à la radio Carlos Ahenkorah, le ministre ghanéen du commerce.

En juin, plus d’une trentaine de magasins détenus par des Nigérians avaient déjà été fermés à Kumasi par des commerçants qui les accusaient de vendre des produits moins chers.

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