Tunisie : jeux d’alliances et volte-faces, les dessous de l’élection de Rached Ghannouchi à la tête du Parlement

Alors qu’il n’avait cessé de répéter qu’aucun rapprochement n’était possible avec Nabil Karoui, le chef historique d’Ennahdha a conclu une alliance de la dernière chance avec le parti Qalb Tounes de l’homme d’affaires, lui permettant d’accéder à la présidence de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Prochaine étape : la désignation d’une personnalité pour le poste de chef du gouvernement.

Le président sortant du Parlement Abdelfattah Mourou et Rached Ghannouchi, le 13 novembre 2019 à Tunis. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Le président sortant du Parlement Abdelfattah Mourou et Rached Ghannouchi, le 13 novembre 2019 à Tunis. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Publié le 14 novembre 2019 Lecture : 3 minutes.

Temps fort de la séance inaugurale de la nouvelle législature, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), avec moins de solennité qu’à l’accoutumée, a désigné à la présidence de l’hémicycle Rached Ghannouchi, président du parti d’Ennahdha, avec 123 voix sur 217. Un vote qui met fin à des semaines d’atermoiements et de négociations et qui, surtout, dévoile les alliances façonnées par Ennahdha pour parvenir à une majorité.

Avec seulement 52 sièges, le parti à la colombe est à son plus bas niveau de représentativité depuis 2011 mais n’a jamais été aussi puissant. Il profite de la division des autres familles politiques, unanimes à vouloir qu’Ennahdha gouverne seule et qu’elle assume ses responsabilités. Au risque, faute d’accord politique, d’aller vers de nouvelles élections législatives. Une situation inacceptable pour les élus qui avaient arraché, en même temps que leur siège, une immunité parlementaire.

La Tunisie, pour le moment, ne retournera pas aux urnes. En votant d’un bloc pour Rached Ghannouchi, les députés du parti Qalb Tounes, fondé par Nabil Karoui, ont confirmé, avec ceux de la coalition d’El Karama, être les nouveaux alliés d’Ennahdha. Un air de déjà-vu qui suscite un malaise et rappelle l’alliance de la troïka gouvernementale de 2011, qualifiée de « contre nature ».

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