Cameroun : Washington appelle à un « transfert de pouvoir » vers les régions anglophones

Les États-Unis ont appelé mardi à un « vrai dialogue » et à un « transfert de pouvoir » vers les régions anglophones du Cameroun, estimant que la réponse militaire privilégiée par le gouvernement ne faisait que renforcer les séparatistes.

Le secrétaire d’État adjoint des États-Unis pour les Affaires africaines Tibor Nagy, à Paris, le 30 octobre 2018. © Jacques Torregano pour JA

Le secrétaire d’État adjoint des États-Unis pour les Affaires africaines Tibor Nagy, à Paris, le 30 octobre 2018. © Jacques Torregano pour JA

Publié le 20 novembre 2019 Lecture : 1 minute.

Trois semaines après l’annonce que le Cameroun ne sera plus « éligible » aux traitements commerciaux préférentiels américains, le haut responsable chargé de l’Afrique au département d’État américain, Tibor Nagy, a estimé lors d’une audition parlementaire à Washington que les conseillers du président camerounais Paul Biya lui faisaient miroiter une victoire militaire.

« La vérité, c’est qu’il n’y aura pas de victoire militaire » au conflit qui oppose les indépendantistes anglophones à l’armée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, a ajouté le diplomate américain.

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« Chaque jour, davantage de Camerounais, qui étaient probablement au départ des Camerounais très loyalistes, commencent à se dire que la sécession est peut-être la bonne solution », a-t-il déploré.

Tibor Nagy a également relativisé le succès du Grand dialogue national organisé début octobre par Yaoundé pour tenter de résoudre la crise séparatiste anglophone, marqué par le boycott des principaux groupes indépendantistes.

Plus de 3 000 morts en deux ans

« Il doit y avoir un vrai dialogue. Et il doit y avoir un transfert de pouvoir vers la région », a-t-il plaidé, insistant sur la nécessité d’annoncer « quelque chose qui ait suffisamment d’intérêt pour ceux qui sont encore dans le camp des modérés ».

Le conflit qui oppose les indépendantistes anglophones à l’armée et la police dans ce pays majoritairement francophone a tué plus de 3 000 personnes en deux ans. Il fait peser une menace sur les élections législatives et municipales annoncées le week-end dernier pour le 9 février.

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