RDC : un camp de la Monusco envahi par des manifestants à Beni

Un camp de la Mission de l’ONU (Monusco) en RDC a été envahi ce lundi par des manifestants, à Beni, où des affrontements ont éclaté lors desquels les forces de sécurité congolaises ont tiré à balles réelles pour tenter de disperser la foule. Les habitants de Beni dénoncent depuis jeudi « l’inaction » de l’armée congolaise et des Casques bleus face aux tueries à répétition attribuées aux ADF dans la région.

Un Casque bleu en patrouille à Beni, en 2014 (archive/illustration). © Photo MONUSCO/Abel Kavanagh

Un Casque bleu en patrouille à Beni, en 2014 (archive/illustration). © Photo MONUSCO/Abel Kavanagh

Publié le 25 novembre 2019 Lecture : 2 minutes.

La tension est montée d’un cran, ce lundi à Beni. Des centaines de personnes sont sorties dans les rues de la ville pour exprimer leur colère après un nouveau massacre de huit civils, dans la nuit de dimanche à lundi, attribué au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF).

Après avoir incendié la mairie de la ville, les manifestants se sont dirigés vers deux camps des Nations unies. Les forces de sécurité congolaises ont tiré à balles réelles pour contenir des manifestants, avant que ceux-ci ne parviennent finalement à entrer dans l’un des deux camps. Avant de s’attaquer au cantonnement de la Monusco, les contestataires avaient incendié la mairie de Beni.

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Des maisons du personnel des Nations unies ont été attaquées et vandalisées

Deux policiers ont été blessés et saignaient abondamment, a constaté le correspondant de l’AFP à Beni. De même source, deux hélicoptères des Nations unies survolaient la ville. Deux autres hélicoptères de l’ONU se sont brièvement posés dans l’un des deux camps attaqués, avant de repartir.

La Monusco « ne peut rester sans fin »

« Des manifestants ont cassé des murs d’enceinte d’un de nos bureaux. Des maisons du personnel des Nations unies ont été attaquées et vandalisées », a détaillé une porte-parole de la Monusco, évoquant des tirs en réponse de la police et de l’armée congolaises.

Avant de s’attaquer aux camps onusiens, proches l’un de l’autre, les habitants en colère ont mis le feu à la mairie de Beni, à l’autre bout de la ville, qui a été partiellement incendiée. Les habitants de Beni dénoncent depuis jeudi « l’inaction » de l’armée congolaise et des Casques bleus face aux tueries à répétition attribuées aux ADF dans la région. Un manifestant a été tué samedi par la police.

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Interrogée sur le sujet par l’AFP, Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale, a estimé que la Monusco « ne peut pas rester sans fin » dans le pays. « Il y a un malaise entre la présence, le coût de la Monusco en RDC, et les résultats obtenus », a-t-elle, jugeant « légitime que les populations se demandent pourquoi cette force persiste en RDC ».

77 civils tués

Au total, 77 civils ont été tuées depuis le 5 novembre à Beni et ses environs (Nord-Kivu), d’après les dernières statistiques du baromètre sécuritaire du Kivu du Groupe d’étude du Congo (GEC). Il s’agit d’après les experts de représailles des ADF après les opérations militaires annoncées contre leurs bases le 30 octobre par l’armée congolaise.

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L’armée congolaise a lancé ses opérations militaires contre le groupe de manière unilatérale, sans demander le renfort des Casques bleus de la Monusco. À l’origine, les ADF sont des rebelles ougandais musulmans hostiles au président Yoweri Museveni, qui se sont repliés dans l’est de l’actuelle RDC en 1995.

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