RDC : deux manifestants tués à Beni lors de manifestations anti-ONU

Deux personnes ont été tuées mardi dans l’est de la RDC dans de nouvelles manifestations d’habitants qui dénoncent « l’inaction » des autorités et de l’ONU face aux massacres de civils attribués au groupe armé ADF, qui ont fait au moins 80 morts depuis le 5 novembre.

Un Casque bleu en patrouille à Beni, en 2014 (archive/illustration). © Photo MONUSCO/Abel Kavanagh

Un Casque bleu en patrouille à Beni, en 2014 (archive/illustration). © Photo MONUSCO/Abel Kavanagh

Publié le 27 novembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Deux nouveaux manifestants ont été tués mardi à Beni et dans la ville voisine de Butembo, à 50 km, a indiqué le procureur militaire Kumbu Ngoma. Bilan confirmé par la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).

À Beni, un correspondant de l’Agence France Presse a vu le corps d’un jeune homme touché à la tête, gisant sur la chaussée à 50 mètres de la base civile de la Monusco, vandalisée et incendiée la veille par les manifestants. « Je ne sais pas qui a tiré », a indiqué le parquet militaire chargé de l’enquête.

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La veille, au moins quatre manifestants avaient été tués à Beni dans les émeutes qui ont visé les installations onusiennes. Les habitants protestaient après un nouveau massacre de huit personnes dans la nuit. Les forces de sécurité congolaises et des Casques bleus étaient présents sur place à Beni pendant ces troubles.

À New York, le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné aussi bien les attaques contre les civils, que celles contre des installations onusiennes, lors d’une réunion sur ces émeutes anti-ONU qui ont fait depuis lundi au moins six morts à Beni.

« Intensifier la collaboration »

Les Casques bleus ont mandat de protéger la population, a rappelé le Conseil de sécurité, qui doit renouveler le mandat de la Monusco d’ici à la fin du mois de décembre. « Des gens manipulent la souffrance des populations », a déclaré sans autre précision la cheffe de la Monusco, Leïla Zerrougui, après la réunion du Conseil de sécurité.

Le général Célestin Mbala, chef d’état-major de l’armée congolaise, a rencontré à Goma (est) le numéro 2 de la Monusco, François Grignon, au lendemain de l’annonce par Kinshasa d’opérations conjointes entre l’armée nationale et la Monusco. « Nous sommes déjà ensemble à Beni. Nous allons intensifier cette présence et cette collaboration », a-t-il déclaré sans autre précision .

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L’armée congolaise affirme avoir conquis « toutes les places fortes et les QG » du groupe armé ADF (Forces démocratiques alliée) autour de Beni depuis le lancement de ses opérations le 30 octobre.

« Chassé de la forêt et de la brousse, l’ennemi s’est dilué dans la population et vient frapper à titre de représailles à des endroits isolés », a ajouté le porte-parole de l’armée, le général Léon-Richard Kasonga.

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Le Conseil de sécurité s’est aussi inquiété des conséquences de l’insécurité sur la lutte contre Ebola. Beni et Butembo sont les épicentres de l’actuelle épidémie qui a déjà tué 2 199 personnes, mais les interventions anti-Ebola sont y paralysées depuis sept jours, a déclaré l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a transféré vers Goma 49 de ses 120 travailleurs présents à Beni.

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