À Paris, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage voit officiellement le jour

Annoncée le 10 mai dernier par Emmanuel Macron, reconnue d’utilité publique le 12 novembre, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, présidée par l’ancien Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, sera dirigée par Dominique Taffin, archiviste-paléographe originaire de la Guadeloupe.

L’hôtel de la Marine à Paris, siège de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. © Jean-Pierre Delagarde/ Centre des monuments nationaux

L’hôtel de la Marine à Paris, siège de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. © Jean-Pierre Delagarde/ Centre des monuments nationaux

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Publié le 27 novembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Dix-huit ans après le vote de la loi Taubira reconnaissant l’esclavage et la traite comme des crimes contre l’humanité, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) a installé son premier conseil d’administration le 13 novembre, à Paris.

Reconnue d’utilité publique par décret après avis du Conseil d’État, cette nouvelle institution, annoncée par le président Emmanuel Macron le 10 mai dernier, est « dédiée à la transmission de cette histoire et à la valorisation de ses héritages multiples – culturels, politiques, humains ». Avec un capital de 1,635 million d’euro et une budget annuel supérieur à 2 millions d’euros, la FME se veut « au service de la cohésion nationale » et a pour objectifs de « réintégrer le passé esclavagiste dans l’histoire de France, en rappelant comment la résistance à l’oppression et le combat pour l’abolition ont façonné nos valeurs, en montrant comment les outre-mer ont enrichi notre culture ».

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Au programme, donc, soutien des initiatives issues de la société civile et des territoires, diffusion de contenus variés, appuis aux établissements scolaires, culturels et patrimoniaux, aide aux médias et aux créateurs souhaitant travailler sur le sujet.

Partenariat avec l’État

À la tête de la FME, l’ancien Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, dont l’action qu’il mena en tant que maire de Nantes pour faire reconnaître le passé négrier de la ville est connu. À ses côtés au sein du bureau de la Fondation, le président du Mémorial ACTe Georges Brédent, le représentant de Fort-de-France Yvon Pacquit, la productrice Laurence Lascary et la présidente d’Unis-cités, Marie Trellu-Kane.

Le conseil d’administration a d’ores et déjà nommé Dominique Taffin, conservatrice générale du Patrimoine, à la direction de la Fondation, et le professeur et auteur Romuald Fonkoua à la présidence du Conseil scientifique. La Fondation elle-même est issue d’un partenariat entre l’État, 22 collectivités territoriales, des institutions privées et publiques. Parmi ses mécènes, le Groupe Action Logement, Aéroports de Paris, le Groupe (martiniquais) Bernard Hayot, la fondation Total, Trace TV, etc. Deux associations font partie de son conseil d’administration : le Comité marche du 23 mai 1998 et Les anneaux de la mémoire.

Création de la Maison contre les esclavages

Dans la foulée de cette annonce, l’association bordelaise Mémoires & Partages, emmenée par le Sénégalais Karfa Sira Diallo, entend créer une « Maison contre les esclavages » (MCE) et a lancé en ce sens une campagne de financement participatif visant à lever 1,250 million d’euros.

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Le projet sera officiellement présenté à l’Assemblée nationale (hôtel de la questure), le 2 décembre, désignée Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage par les Nations unies. Basée à Bordeaux, premier port colonial ayant largement profité du travail des déportés africains, la MCE se donne pour objectif de faire connaître le combat abolitionniste dans la perspective de lutter contre l’esclavage contemporain, qui concernerait tout de même 45 millions de personnes actuellement. « Pensée comme un mouvement participatif et une mobilisation des forces sociales, politiques et culturelles, la MCEBordeaux intégrera une école des mémoires, un espace d’exposition, de documentation, de réflexions, de débats, de créations et de fêtes. »

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