Mali : Ibrahim Boubacar Keïta appelle à ne pas « mordre la main » tendue de la France

Le président Ibrahim Boubacar Keïta a appelé les Maliens à ne pas « mordre la main » de ceux qui leur viennent en aide, dont la France, face aux expressions d’hostilité à la présence de forces étrangères dans le pays en guerre.

Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, salue le président français, Emmanuel Macron, venu rencontrer les soldats français de l’opération Barkhane à Gao, le 19 mai 2017. © Christophe Petit Tesson/AP/SIPA

Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, salue le président français, Emmanuel Macron, venu rencontrer les soldats français de l’opération Barkhane à Gao, le 19 mai 2017. © Christophe Petit Tesson/AP/SIPA

Publié le 1 décembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Dans un message diffusé samedi soir, il a aussi annoncé le lancement officiel le 14 décembre d’un débat national pour dégager les solutions à la crise non seulement sécuritaire, mais multiforme, à laquelle le pays est en proie depuis des années.

Responsables et experts conviennent qu’il n’y aura pas d’issue au conflit du Sahel par la seule force des armes et sans action politique, alors que se propagent le jihadisme et les violences qui ont déjà fait des milliers de morts.

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Treize soldats français sont morts lundi dans la collision de leurs deux hélicoptères lors d’une opération de combat de nuit dans le nord du Mali.

Le président malien a indiqué qu’il se rendrait à l’hommage rendu lundi par la France à ces soldats. « Je m’incline devant (leur) mémoire », a-t-il dit alors que des voix continuent à s’élever pour réclamer le départ des troupes françaises ou étrangères et pour les accuser de ne s’intéresser qu’aux richesses naturelles du Mali.

« Nous n’avons aucune raison de nous glorifier d’avoir tendu la main à ceux qui en avaient besoin hier », a assuré Ibrahim Boubacar Keïta en référence à l’engagement de soldats maliens pendant les guerres mondiales ou dans les missions de paix, « mais nous n’avons non plus aucune raison de mordre la main de ceux qui nous tendent les leurs aujourd’hui ».

Dialogue national

Il a par ailleurs fixé au 14 décembre le lancement officiel du dialogue national dit inclusif qu’il a mis sur les rails en mai et qui a donné lieu à des mois de consultations. Il est censé mettre les Maliens autour de la table et établir une feuille de route.

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Le président malien a laissé entendre que ce lancement prendrait la forme d’un congrès et a appelé « toutes les forces vives de la Nation » à prendre part à ce dialogue, « entré dans la dernière ligne droite ».

L’initiative s’est heurtée jusqu’alors à la non-participation d’acteurs importants, comme la principale formation d’opposition, le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie.

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« Nous devrions saisir l’opportunité offerte de la mise à plat, et du diagnostic profond », a ajouté le président malien. Les conclusions et résolutions issues de ce dialogue seront mises en oeuvre par un mécanisme indépendant, a-t-il assuré.

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