COP 25 : « L’Afrique est la région du monde qui a le moins tiré profit de la finance carbone »

Deux décennies durant, la finance carbone s’est tenue à l’écart du continent. Elle pourrait cependant revenir en force, à la faveur des négociations qui se jouent lors de la COP 25 de Madrid, qui s’est ouverte lundi pour deux semaines.

Des manifestants alertant sur les conséquences du réchauffement climatique, en septembre 2019 à  Johannesburg. © Themba Hadebe/AP/SIPA

Des manifestants alertant sur les conséquences du réchauffement climatique, en septembre 2019 à Johannesburg. © Themba Hadebe/AP/SIPA

Publié le 6 décembre 2019 Lecture : 4 minutes.

C’est l’un des buzz words de la 25e conférence internationale sur le climat, qui se tient jusqu’au 13 décembre à Madrid : « l’article 6 ». À Paris, en 2015, les négociateurs du monde entier s’étaient mis d’accord pour contenir l’élévation des températures mondiales à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels. Pour y parvenir, les 197 États signataires avaient remis au goût du jour – à l’article 6 de l’accord, justement – un vieil outil onusien de lutte contre le réchauffement climatique : le transfert.

Mécanisme en panne

Pour parvenir à leurs objectifs de réduction de gaz à effet de serre, les pays développés – les principaux émetteurs de gaz à effet de serre (GES) – , se créditent des réductions de GES gagnées dans les pays en développement en finançant, par exemple, l’énergie ou les transport propres de ces pays.

Le plus important de ces outils de transfert, le « mécanisme de développement propre », ou MDP, acté à Kyoto dès 1997 et en vigueur depuis 2006, a généré quelque 7 milliards de crédits carbone depuis ses débuts, un crédit équivalent à une tonne de CO2 évité.

En Afrique, il a par exemple contribué au financement du Tramway d’Addis-Abeba, à la valorisation des déchets dans les abattoirs du Sénégal, au développement de l’énergie éolienne au Maroc, à l’amélioration de la productivité des éleveurs en Afrique de l’Est, à la construction d’une centrale électrique en Côte d’Ivoire alimentée par des troncs et des feuilles de palmiers à huile ou à la protection des forêts centrafricaines.

Sauf que, depuis Paris, rien n’a avancé sur ce fameux article 6. Il doit pourtant définir les contours du futur MDP, censé être plus large et plus souple. « Sur l’article 6, nous n’avons rien finalisé l’an dernier à Katowice [en Pologne, où se tenait la COP 24, ndlr] », souligne Tosi Mpanu Mpanu, ambassadeur et négociateur de la République démocratique du Congo, qui est présent à Madrid cette semaine.

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