Naufrage de migrants en Mauritanie : « C’est une tragédie nationale », déclare Adama Barrow

Le président gambien Adama Barrow a promis, samedi 9 décembre, des sanctions contre les responsables du naufrage, trois jours plus tôt, d’un bateau parti de son pays et transportant 200 migrants vers l’Espagne.

Des migrants et des réfugiés à bord d’une embarcation, en mer Méditerranée, en mai 2018. (photo d’illustration) © Felipe Dana/AP/SIPA

Des migrants et des réfugiés à bord d’une embarcation, en mer Méditerranée, en mai 2018. (photo d’illustration) © Felipe Dana/AP/SIPA

Publié le 8 décembre 2019 Lecture : 1 minute.

« Perdre la vie de 60 jeunes gens en mer est une tragédie nationale et un sujet d’inquiétude pour mon gouvernement. Une enquête policière poussée sera lancée pour faire la lumière sur ce grave désastre national », a déclaré le président Adama Barrow, dans un discours retransmis à la télévision publique.

La pirogue à moteur, partie le 27 novembre de Gambie, et qui comptait rejoindre les Canaries, archipel espagnol au large du Maroc, a fait naufrage mercredi face aux côtes mauritaniennes. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait fait état de 62 décès, tandis qu’une source sécuritaire évoquait 63 morts, dont une majorité de Gambiens mais aussi 13 Sénégalais.

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Le pire naufrage de l’année sur cette voie

« Les fautifs seront poursuivis conformément à la loi », a ajouté le président gambien, tout en présentant ses condoléances aux familles endeuillées. « Nous voulons que nos jeunes restent dans le pays pour exploiter nos potentialités économiques », a-t-il poursuivi, avant d’annoncer un renforcement de la lutte contre les trafiquants de personnes.

Des survivants du naufrage, dont le nombre n’a pas été indiqué, ont quitté samedi la Mauritanie à bord de cars pour la Gambie. Par ailleurs, 192 Gambiens ont été interceptés vendredi en haute mer par les garde-côtes mauritaniens, dans un bateau en partance pour l’Espagne, selon une source de sécurité mauritanienne.

Près de 25 000 personnes sont mortes depuis janvier 2014 en tentant de rejoindre l’Europe pour des raisons économiques ou politiques, d’après les chiffres de l’OIM, dont la majorité (19 154) en Méditerranée, et plus de 480 en Afrique de l’Ouest, dont environ 160 en 2019.

La Gambie est, en proportion de sa population d’environ deux millions d’habitants, l’un des pays qui connaît le plus de départs, pour une combinaison de raisons, pas seulement économiques malgré la pauvreté du pays, selon l’OIM. Cette dernière avance l’absence de foi dans l’avenir ou la pression familiale intense, comme au Sénégal voisin.

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