Burundi : contre les sceptiques, le président Pierre Nkurunziza réaffirme ne pas être candidat en 2020
Le président burundais, Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, a réaffirmé qu’il ne briguera pas un quatrième mandat en mai 2020, a annoncé samedi 21 décembre la radio-télévision nationale.
![Le président Pierre Nkurunziza, après avoir voté lors du référendum constitutionnel le 17 mai 2018. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2018/05/22/sipa_ap22202639_000005-e1526969496489.jpg)
Le président Pierre Nkurunziza, après avoir voté lors du référendum constitutionnel le 17 mai 2018. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA
« Cette fête est ma dernière (avec vous ici), l’année prochaine à la même période ce n’est pas moi qui prendra la parole, vous serez en train de faire une cérémonie pour un nouveau chef d’État », a-t-il déclaré vendredi à Gitega, la nouvelle capitale, au cours d’une cérémonie de vœux à l’adresse des corps de défense, de sécurité et du renseignement.
« Je vais vous demander une chose : multipliez par trois auprès de mon successeur la fidélité et l’engagement que vous m’avez manifesté au cours de ces 15 dernières années », a-t-il lancé.
Le Burundi traverse depuis 2015 une crise socio-économique et politique émaillée de violences, née de la décision de Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat qu’il a obtenu en juillet de la même année.
Aucun dauphin désigné
La Ceni du Burundi a fixé au 20 mai 2020 une présidentielle couplée à des législatives et des communales. Le président réaffirme ainsi haut et fort sa volonté de ne pas briguer un nouveau mandat, alors que l’opposition en exil, la société civile ainsi que de nombreux diplomates doutent de cette intention affichée.
Pierre Nkurunziza, qui contrôle avec son parti, le Cndd-FDD, tous les leviers du pouvoir, n’a pas encore désigné de dauphin à cinq mois des élections de 2020.
À deux mois du dépôt des candidatures, ce qui serait parlant serait de dévoiler le nom de son dauphin
« Ce qui est important, ce n’est pas d’annoncer l’intention de son départ. À deux mois du dépôt des candidatures, ce qui serait parlant serait de dévoiler le nom de son dauphin », estime un des dirigeants du parti d’opposition MSD, Pancrace Cimpaye, qui redoute « comme ce fût le cas en 2015 », que « le »peuple » ou le »parti » [manifeste] pour réclamer le quatrième mandat du Guide Suprême et Permanent Pierre Nkurunziza. Ce jour-là, il dira qu’il a répondu aux exigences du peuple et du parti ».
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