Angola : soupçonnée de détournements de fonds, Isabel dos Santos dénonce des accusations « politiques »

La fille de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos, la milliardaire Isabel dos Santos, a catégoriquement nié les détournements de fonds que lui reproche la justice de son pays, qui a ordonné le gel préventif de ses comptes bancaires et actifs ainsi que de ceux de son époux Sindika Dokolo.

Isabel dos Santos, le 15 mars 2019. © Unitel Angola/AP/SIPA

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Publié le 1 janvier 2020 Lecture : 2 minutes.

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Angola : le déclin de l’empire dos Santos

Après 38 ans de présidence dos Santos en Angola, la mainmise de l’ancienne famille présidentielle est remise en cause depuis l’élection du nouvel homme fort du pays, João Lourenço. Ce dernier a lancé une vaste lutte anti-corruption, frappant de plein fouet les dos Santos, qui dénoncent une chasse aux sorcières.

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Le parquet général angolais a annoncé lundi qu’un tribunal de Luanda chargé d’une enquête pour corruption avait ordonné le gel des comptes bancaires et des actifs de d’Isabel dos Santos, présentée comme la femme la plus riche d’Afrique, dans plusieurs entreprises angolaises.

Selon la justice, celle que les Angolais appellent la « princesse » est soupçonnée, avec son époux le Congolais Sindika Dokolo et l’homme d’affaires portugais Mario da Silva, d’avoir détourné plus d’un milliard de dollars d’argent public.

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La justice leur reproche des irrégularités dans des affaires impliquant des entreprises d’État, la compagnie pétrolière nationale Sonangol, qu’Isabel dos Santos a dirigée, et la société publique de commercialisation des diamants Sodiam.

Ces allégations sont truffées « de mensonges évidents, d’erreurs et d’omissions », a réagi mardi soir Isabel dos Santos. « Cette décision de justice est le produit d’une injonction qui n’a pas été communiquée aux parties, manifestement arbitraire et motivée politiquement », a poursuivi dans un communiqué la fille de l’ex-chef de l’État, qui ne vit plus en Angola.

La chute de la famille dos Santos

José Eduardo dos Santos a dirigé l’Angola d’une main de fer pendant trente-huit ans (1979-2017). Ses critiques lui reprochent d’avoir mis l’économie du pays en coupe réglée au profit d’une poignée de proches.

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Depuis qu’il lui a succédé au terme des élections générales de 2017, le président João Lourenço, ex-ministre de la Défense, a limogé les proches de son prédécesseur de la tête des institutions, des entreprises publiques et de l’appareil sécuritaire du pays, au nom de la lutte contre la corruption.

Fin 2017, il a notamment mis fins aux fonctions d’Isabel dos Santos à la tête de la toute-puissante compagnie pétrolière nationale Sonangol, qu’elle a dirigée pendant un an.

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João Lourenço a également remercié le demi-frère d’Isabel, José Filomeno dos Santos, qui dirigeait le fonds souverain du pays.

Ce dernier comparaît depuis décembre à Luanda pour des faits de corruption, premier procès visant un membre de la famille de l’ex-maître absolu du pays.

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