Au Cameroun, les premières leçons d’un scrutin boudé par les électeurs
Si les résultats officiels des élections législatives et municipales ne sont pas encore connus, de grandes tendances se dessinent déjà. Entre la razzia du RDPC, la défaite du SDF et l’influence du MRC qui s’est traduite par un fort taux d’abstention, elles confirment les changements observés lors de la dernière présidentielle.
« Le taux de participation était très faible, les nôtres sont restés à la maison », constate, amer, Carlos Ngoualem, candidat du Social democratic front (SDF, opposition) à la mairie du 5e arrondissement de Douala, tout en reconnaissant sa défaite au profit du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir).
De fait, dimanche, les longues files d’électeurs enthousiastes observées lors de la présidentielle d’octobre 2018 n’étaient plus à l’ordre du jour. À l’heure de la compilation des résultats dans les commissions locales de comptages des votes, le taux d’abstention se situait « autour de 70% », selon les observateurs de La Dynbamique des citoyens, un organisme indépendant dirigé par le syndicaliste Jean-Marc Bikoko.
Les raisons d’une abstention record
« Cela peut s’expliquer par le non retrait des cartes d’électeurs, le manque d’engouement à participer à ces élections, la perte de confiance dans le processus et, surtout, au mot d’ordre de boycott des acteurs de l’opposition », estime Henri Njoh Manga Bell, président de la branche locale de Transparency International, qui avait déployé près de 200 volontaires dans les régions du Littoral, du Centre et du Sud-Ouest.
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