Solaire off grid : 11 milliards de dollars nécessaires pour répondre à la demande d’ici à 2030

La croissance spectaculaire du secteur solaire hors réseau dans le monde apportera l’électricité à 823 millions de personnes supplémentaires en 2030, à condition d’accélérer des investissements jugés aujourd’hui insuffisants par la Banque mondiale.

Les agents Baobab+ qui distribuent des kits solaires, ils sensibilisent la population à l’énergie solaire et présentent les produits dans les villages en zones rurales, à San Pedro en Côte d’Ivoire. © Baobab+

Les agents Baobab+ qui distribuent des kits solaires, ils sensibilisent la population à l’énergie solaire et présentent les produits dans les villages en zones rurales, à San Pedro en Côte d’Ivoire. © Baobab+

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 25 février 2020 Lecture : 1 minute.

Qu’il se présente en simples lampes, en kits pour faire fonctionner téléviseurs ou réfrigérateurs, ou encore en mini-réseaux à même d’alimenter les équipements des agriculteurs par exemple, le solaire électrique hors réseau fait un tabac dans les pays en développement où il est compliqué, voire hors de prix, d’installer des lignes électriques à haute ou moyenne tension.

La Banque mondiale et l’Association mondiale du secteur de l’énergie hors réseau (GOGLA) viennent de publier leur rapport bisannuel sur les tendances de ce marché en 2020.

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Celles-ci sont éloquentes. Depuis 2017, le chiffre d’affaires du secteur, aussi appelé off grid solaire, croît de 10 % à 30 % par an selon les segments. Il atteint 1,75 milliard de dollars par an et concerne 420 millions d’usagers.

80 % des personnes privées d’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne

Le rapport souligne que ce sont les systèmes solaires destinés à la production (pompes à eau, stockage de denrées agricoles, machines de l’artisanat) qui lui semblent promis au plus bel avenir avec un marché potentiel en Afrique subsaharienne de 11,3 milliards de dollars en 2018. Après l’Afrique de l’Est où elles se sont bien développées, c’est au tour de l’Afrique de l’Ouest d’attirer les nombreuses entreprises qui proposent des installations.

Reste que les besoins sont encore immenses. « La grande majorité (80 %) des personnes privées d’accès à l’électricité vit en Afrique subsaharienne, note le rapport. Les pays comptant la population la plus nombreuse privée d’électricité sont le Nigeria (89 millions), la République démocratique du Congo (68 millions) et l’Éthiopie (61 millions) (…) Au Burundi, 90 % des habitants n’y ont pas accès ».

>>> Lire aussi notre dossier « Énergies vertes : à la recherche du modèle gagnant » <<<

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Si l’on veut atteindre l’Objectif de développement durable (ODD) de l’ONU qui prévoit de « garantir d’ici à 2030 l’accès de tous à des services énergétiques fiables, modernes et à un coût abordable », il faut accélérer le mouvement note encore le rapport.

Il est donc indispensable que les grands investisseurs internationaux, les capitaux locaux et les pouvoirs publics augmentent leurs participations.

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11 milliards de dollars d’investissements nécessaires

Les exemples du français Engie, des japonais Mitsubishi et Sumitomo ou encore de l’anglo-néerlandaise Shell New Energies qui ont investi dans le off grid solaire sur le continent, doivent persuader les gestionnaires de private equities, les plateformes de crowfunding et les banques locales de se pencher sur la question, souligne la Banque mondiale.

Le rapport estime le besoin supplémentaire de financement à 11 milliards de dollars pour porter le rythme de croissance annuel à 13 % et pour fournir de l’énergie à 823 millions de personnes supplémentaires en 2030.

La Banque mondiale mettra la main à la poche pour 400 millions de dollars en 2020 et 2021 qui seront distribués aux gouvernements sous forme de prêts destinés à soutenir leurs efforts en faveur du solaire hors réseau. En contrepartie, les gouvernements devront incorporer ce hors réseau dans leur politique nationale d’électrification comme l’ont fait le Togo et l’Éthiopie, mais aussi en réglementant le marché et en offrant aux consommateurs les protections nécessaires contre des abus.

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