La guerre des patronats
À la veille de la conférence annuelle de l’Organisation internationale du travail (OIT), qui se tiendra du 29 mai au 12 juin à Genève, une guerre sourde oppose les deux camps qui se disputent la légitimité au sein du Conseil national du patronat guinéen (CNPG). Déchu, fin 2006, de la présidence de cette structure suite à ses démêlés avec la justice, Elhadj Mamadou Sylla a discrètement obtenu, au début de mai, une lettre du ministre des Affaires étrangères, Abdoul Kabélé Camara, le reconnaissant comme l’unique représentant du patronat à l’étranger. Alerté, son successeur à la tête du CNPG, Youssouf Diallo, soutenu par les deux principales centrales syndicales du pays, a écrit au gouvernement pour suspendre sa participation au comité de veille, la structure qui assure le suivi des accords signés après les sanglants événements de janvier et février 2007. Contraint d’arbitrer, le Premier ministre, Lansana Kouyaté, a fait retirer les « pleins pouvoirs » octroyés à Sylla. Après avoir représenté les employeurs de son pays l’année dernière à Genève, le discret Youssouf Diallo vient de remporter une bataille. A-t-il gagné la guerre ?
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