Coronavirus : à Madagascar, enquête sur le remède miracle évoqué par Andry Rajoelina

En déclarant que certaines plantes traditionnelles poussant sur la Grande Ile pourraient guérir le Covid-19, le président malgache a créé la surprise. A-t-il révélé trop vite une solution africaine, encore à l’étude, autour des vertus curatives de la pharmacopée traditionnelle ?

Le président malgache Andry Rajoelina, le 5 avril 2020. © Twitter de la Présidence de Madagascar

Le président malgache Andry Rajoelina, le 5 avril 2020. © Twitter de la Présidence de Madagascar

Publié le 19 avril 2020 Lecture : 9 minutes.

Face au Covid-19, la pharmacopée traditionnelle africaine pourrait-elle « changer le cours de l’Histoire » ? Le président malgache Andry Rajoelina en a la conviction, tout comme il se dit convaincu que la Grande Île a un rôle particulier à jouer pour endiguer  la pandémie. 

Au soir du 8 avril, sur la chaîne nationale, le chef de l’État livre à ses compatriotes une révélation surprenante : « J’ai reçu une lettre, le 24 mars, indiquant que Madagascar possédait le remède qui pourrait – au conditionnel, car on doit encore le prouver – guérir le coronavirus. »

Tout en gardant le silence sur le nom de ce remède miracle tiré, dit-il, d’une « plante médicinale », Andry Rajoelina ajoute que Madagascar pourrait ainsi « changer le cours de l’Histoire ».

Confidentiel

De quelle plante le chef de l’État parle-t-il ? Et de quels éléments probants dispose-t-il pour corroborer son annonce ? Dans un premier temps, ses collaborateurs semblent pris au dépourvu. « On va trouver quelqu’un pour vous répondre mais rappelez-nous plus tard », indique une source officielle au ministère de la Santé. « Les explications vont venir, je vous tiens informé », élude un conseiller à la présidence.

Du côté de l’Institut malgache de recherches appliquées (IMRA), spécialisé dans l’étude des plantes médicinales, notre interlocuteur n’est guère plus bavard : « Nous travaillons sur un éventuel remède, mais c’est confidentiel. »

Face au Covid-19, nous pourrons proposer un remède traditionnel amélioré

Quatre jours plus tard, l’affaire rebondit sur les réseaux sociaux. Le dimanche de Pâques, à travers deux tweets successifs, Andry Rajoelina réitère ses certitudes sur la découverte d’un antidote à la pandémie : « En ce jour de Pâques, #Madagascar adresse un message d’espoir au monde avec notre biodiversité composée de 80% d’espèces endémiques. Face au #Covid19, nous pourrons proposer un remède traditionnel amélioré constitué de plantes médicinales malagasy qui a déjà fait ses preuves. » Cette fois, l’antidote se décline au pluriel.

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« En attendant les résultats des tests cliniques, nous sommes confiants de pouvoir changer le cours de l’Histoire dans cette guerre mondiale contre cette épidémie. Nous allons également procéder à des tests en laboratoires où le médicament sera administré sous différentes formes », ajoute-t-il, le même jour, dans un second message.

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Si le président persiste et signe, le mystère, lui, reste entier. À Madagascar, aucune des personnes en mesure de préciser quelles plantes seraient susceptibles, selon le chef de l’État, de guérir le Covid-19 ne souhaite s’exprimer.

Seul indice pour percer ce mystère, la lettre dont Andry Rajoelina a cité un court extrait dans son allocution – en français dans le texte -, dont Jeune Afrique finira par obtenir une copie.

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