Coronavirus : à Madagascar, le « remède » d’Andry Rajoelina coule à flots
Quelques jours après son lancement officiel, le Covid-Organics (CVO) du président Andry Rajoelina est distribué gratuitement dans les rues et les écoles malgaches. Malgré les interrogations que suscite ce « remède miracle ».
![Un homme obtient sa bouteille remplie d’un extrait de plantes censé protéger du Covid-19, à Antananarivo, le 23 avril. © Alexander Joe/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2020/04/27/sipa_ap22449819_000002-1.jpg)
Un homme obtient sa bouteille remplie d’un extrait de plantes censé protéger du Covid-19, à Antananarivo, le 23 avril. © Alexander Joe/AP/SIPA
Il est midi, ce 24 avril, lorsqu’un pick-up dédié à la lutte contre le coronavirus pénètre dans la cour du lycée Jean Joseph Rabearivelo, en plein cœur d’Antananarivo. À l’arrière du véhicule, deux militaires et leur fusil d’assaut gardent le précieux chargement : un tonneau blanc contenant 250 litres de « remède » contre le Covid-19.
Les hommes en treillis transvasent le liquide dans des seaux. Les élèves, vêtus de blouses bleues, sont déjà alignés sur plusieurs colonnes : un par un, ils remplissent leur bouteille vide, imitant leur proviseur qui a montré plus tôt.
Le 20 avril, c’est le président Andry Rajoelina, lui-même, qui lançait le Covid-Organics (CVO), un « remède traditionnel amélioré, curatif et préventif » contre le coronavirus, selon ses mots. Officiellement développé par l’Institut malgache de recherche appliquées (Imra), il s’agit d’une tisane à base d’artemisia et d’autres plantes tenues secrètes. On le trouve en version liquide ou à infuser, avec une posologie définie.
Distribution gratuite
C’était il y a tout juste une semaine, mais le CVO produit déjà des effets sociaux visibles. Les autorités en distribuent dans les écoles – depuis leur réouverture progressive, le 22 avril – et dans la rue, dans les régions d’Antananarivo, de Fianarantsoa, et de Toamasina, les zones les plus touchées par la pandémie.
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