Pourquoi le FMI a tardé à octroyer un nouvel appui au Cameroun

Le conseil d’administration a décidé le 4 mai de décaisser une nouvelle enveloppe au titre de la facilité de financement rapide pour répondre aux besoins urgents en matière de lutte contre la pandémie de Covid-19, après deux précédents rendez-vous infructueux.

La présidence camerounaise, à Yaoundé (illustration). © Renaud VAN DER MEEREN

La présidence camerounaise, à Yaoundé (illustration). © Renaud VAN DER MEEREN

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Publié le 5 mai 2020 Lecture : 2 minutes.

Le troisième rendez-vous est le bon. Initialement programmé le 14 avril, puis reporté au 28 avril, le dossier du Cameroun a finalement été examiné lundi 4 mai par le conseil d’administration du FMI. Lequel accorde 226 millions de dollars (plus de 135 milliards de F CFA), représentant 60 % de la quote-part du pays, pour lui permettre de faire face au choc sanitaire et économique consécutif à la pandémie du Covid-19.

Les raisons des deux rendez-vous manqués divergent selon les interlocuteurs. Le pays n’était tout simplement pas prêt, pour les uns. À preuve, ce n’est que le 30 avril que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a annoncé les premières mesures économiques en faveur des entreprises, de l’ordre de 114 milliards de F CFA, s’appuyant sur l’étude d’impact socio-économique du Covid-19.

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« Le problème principal ne réside pas dans le stock de la dette du pays, mais dans le service de celle-ci. Le FMI a des doutes sur la capacité du pays à le rembourser dans un contexte de chute des cours des matières premières, en dépit du fait que ce prêt est à taux zéro », explique une source au fait du dossier. Elle ajoute que le Cameroun devait donner des assurances que ses autres partenaires lâcheraient du lest sur ce dossier, sans pour autant faire le lien avec les annonces de l’ambassadeur de France.

Plafond d’endettement non atteint

Le 14 avril, Christophe Guilhou déclarait, au sortir d’une audience avec Paul Biya, que le pays bénéficierait d’un moratoire de 230 milliards de F CFA sur le remboursement de sa dette, dont 60 milliards de F CFA de la part de Paris, dans le cadre du G20. Selon les dernières estimations du FMI, la dette publique du Cameroun devrait atteindre 45,2 % du PIB cette année, contre 40,9 % en 2019 (la norme communautaire est de 70 % du PIB).

Outre ce prêt, l’institution de Bretton Woods prolonge de trois mois le terme du programme économique de trois ans du pays, devant en principe arriver à expiration le 25 juin.

Atteint par le choc sanitaire, le Cameroun devrait avoir un taux de croissance négatif (-1,2 %) cette année, selon le FMI, contre 3,7 % en 2019. Ses déficits jumeaux (budgétaire et courant) reculeront respectivement à -4,5 % et -5,7 % du PIB, contre -2,3 % et -3,7 % de la richesse nationale.

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