Le Kényan Sitoyo Lopokoiyit prend la tête du nouveau M-Pesa
À l’origine de la diversification des services de l’application de paiement par mobile, ce Kényan de 43 ans a été choisi par Vodacom et Safaricom pour diriger la nouvelle coentreprise chargée de faire de M-Pesa une entité à part entière.
Le choix est on ne peut plus logique au vu du parcours de l’heureux élu. Sitoyo Lopokoiyit a été nommé par Vodacom et Safaricom pour diriger la coentreprise récemment créée par les deux opérateurs de télécommunications pour dynamiser le développement de la plateforme de paiement par mobile M-Pesa.
Ce quarantenaire, formé à l’université de Nairobi et titulaire d’un master en management des systèmes d’information de l’université de Lancaster, au Royaume-Uni, a travaillé à la fois pour Safaricom et pour Vodacom. Après sept années d’expérience dans le secteur pétrolier chez Chevron puis chez Total au Kenya, il prend la tête du département des services financiers de Safaricom en 2011, avec la mission de rebooster un M-Pesa alors en perte de vitesse.
Coudées franches
Il a ainsi été l’artisan de la diversification de la plateforme, s’attachant notamment à négocier l’interopérabilité de M-Pesa avec d’autres services bancaires ce qui a permis de développer les transactions marchandes et professionnelles.
En 2016, il est nommé à la direction du commerce mobile de Vodacom en Tanzanie. Rompu à la définition de stratégies commerciales et de diversification, il contribue à faire adopter rapidement l’application sur le marché tanzanien et remplit cette mission pendant deux ans.
Rappelé en 2018 par Safaricom pour reprendre la direction des services financiers, il dispose à présent des coudées franches sur M-Pesa. Sitoyo Lopokoiyit va diriger un comité exécutif de cinq personnes en cours de recrutement. Il doit être composé d’un directeur commercial, un directeur financier, un directeur de la technologie, un chef de la conformité et des risques ainsi que d’un nouveau chef des services financiers.
À la conquête de nouveaux marchés
Dans l’immédiat, l’équipe dirigeante sera chargée d’intensifier l’adoption de la plateforme dans ses pays (Kenya, Tanzanie, Mozambique, Ghana, RDC, Égypte et Lesotho) mais aussi de gérer la récente implantation en Éthiopie ainsi que la prospection de nouveaux marchés africains et internationaux. Cette dernière mission n’est pas des plus simples au vu des différents échecs qu’a déjà connu M-Pesa en Inde, en Albanie, en Roumanie et en Afghanistan.
À long terme, et d’après les ambitions de Nick Read, directeur général du britannique Vodafone qui contrôle Safaricom via sa filiale panafricain Vodacom, M-Pesa devrait être en mesure devenir une « super-app » pourvoyant à divers besoins et prestations de services. Le processus a d’ores et déjà commencé puisque que la plateforme kényane a conclu le 4 mai un partenariat avec le géant américain des services de paiement, Visa. Avec pour seul objectif stratégique d’accroître la valeur de M-Pesa pour ensuite en céder des parts.
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