Barrage de la Renaissance : vers une reprise des négociations entre l’Égypte, le Soudan et l’Ethiopie

Le Caire accepte de se remettre autour de la table pour discuter du remplissage du réservoir du méga-barrage qu’Addis-Abeba construit sur le Nil. Le projet est source de tensions dans la région depuis 2011.

Débuts des travaux de construction du barrage Grand Renaissance, en 2013. © Elias Asmare/AP/SIPA

Débuts des travaux de construction du barrage Grand Renaissance, en 2013. © Elias Asmare/AP/SIPA

Publié le 22 mai 2020 Lecture : 2 minutes.

Le communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères a été diffusé ce jeudi soir. Il confirme que « l’Égypte est toujours prête à entrer dans des négociations et à participer aux prochaines réunions (…) pour parvenir à un accord juste, équilibré et global » qui prenne en compte « les intérêts de l’Égypte en matière d’eau, ainsi que ceux de l’Ethiopie et du Soudan. »

Les pourparlers, sous médiation américaine, étaient suspendus depuis février. Le mouvement du Caire intervient après une conversation ce jeudi entre le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok et son homologue éthiopien Abiy Ahmed. Début mai, le premier avait rejeté l’accord proposé par le second concernant le remplissage du réservoir du Barrage de la Renaissance, annoncé de manière unilatérale par l’Ethiopie.

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Le Soudan et l’Égypte, en aval du fleuve, craignent que le barrage de 145 mètres de haut ne restreigne leur accès à l’eau lorsque le réservoir commencera à être rempli en juillet, selon la date indiquée par Addis-Abeba. Le Caire en a appelé à l’ONU pour trancher le différend.

Impact environnemental

Remplir et exploiter le barrage « mettrait en péril la sécurité de l’eau, la sécurité alimentaire et, en fait, l’existence même de plus de 100 millions d’Égyptiens, qui dépendent entièrement du Nil pour leur subsistance », mentionne le courrier adressé le 1er mai par Sameh Choukry, ministre égyptien des Affaires étrangères, au Conseil de sécurité des Nations unies.

« L’Ethiopie n’a pas d’obligation légale de chercher l’assentiment de l’Égypte pour remplir le réservoir », a rétorqué le 14 mai son homologue éthiopien, Gedu Andargachew. Hamed Saleh, le négociateur en chef pour le Soudan, a pour sa part souligné le problème de « l’impact environnemental et social à long terme » du barrage. « Le seul moyen de parvenir à un accord complet est de faire revenir toutes les parties à la table des négociations maintenant », a insisté son Premier ministre, Abdalla Hamdok.

Le Grand barrage de la Renaissance que l’Ethiopie construit est une source de fortes tensions entre Addis Abeba et Le Caire depuis 2011

Appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique, le Grand barrage de la Renaissance (Gerd) que l’Ethiopie construit sur le Nil Bleu (qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil) est une source de fortes tensions entre Addis Abeba et Le Caire depuis 2011. Après neuf années de blocage dans les négociations, les États-Unis et la Banque mondiale parrainent depuis novembre 2019 des discussions visant à trouver un accord entre les trois pays. Le Nil, qui coule sur quelque 6000 kilomètres, est une source d’approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d’Afrique de l’est.

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