Algérie : le journaliste Khaled Drareni maintenu en détention

Arrêté le 7 mars à Alger, le correspondant de TV5 et de Reporters sans frontières (RSF) Khaled Drareni reste en prison. La chambre d’accusation près la Cour d’Alger a rejeté ce mercredi sa demande de remise en liberté.

Le journaliste algérien Khaled Drareni, à Alger, le 6 mars 2020, la veille de son arrestation. © Ryad Kramdi/AFP

Le journaliste algérien Khaled Drareni, à Alger, le 6 mars 2020, la veille de son arrestation. © Ryad Kramdi/AFP

FARID-ALILAT_2024

Publié le 27 mai 2020 Lecture : 6 minutes.

Numéro d’écrou : 22244. Nom et prénom : Khaled Drareni. Profession : journaliste. Statut actuel : prisonnier. Au téléphone depuis Alger, l’avocat Abdelghani Badi, qui assure sa défense, ne faisait pas mystère, avant même le début de l’audience ce mercredi, de ses appréhensions sur le sort que les magistrats de la Cour comptaient réserver à la demande de remise en liberté de son client.

Un peu avant 18 heures, la chambre d’accusation près la Cour d’Alger a rejeté l’appel du collectif des avocats, et confirmé les craintes de l’avocat. Khaled Drareni est maintenu en détention provisoire. Le 6 mai dernier, le juge d’instruction avait déjà rejeté une première demande visant à obtenir sa libération.

« C’était couru d’avance, maugrée Badi. C’est la même chambre d’accusation qui avait décidé mercredi 26 mars de faire lever son contrôle judiciaire pour le placer sous mandat de dépôt. »

De l’intimidation à la case prison

Correspondant en Algérie de Reporters sans frontières (RSF) et de TV5 Monde et fondateur du site d’informations Casbah Tribune, Khaled Drareni a été arrêté samedi 7 mars lors d’une manifestation à Alger. Auparavant, il avait été longuement entendu, au moins à deux reprises, dans les locaux des services secrets, sur les hauteurs d’Alger, à propos de ses activités de journaliste, sur le hirak et sur ses accointances politiques.

« Ils m’avaient clairement signifié que j’allais aux devants de gros ennuis judiciaires dans le cas où je continuais à couvrir le mouvement de contestation sur les réseaux sociaux, nous confiait-il à l’époque de ces interrogatoires extrajudiciaires. Je n’ai pas peur de ces menaces. »

De la menace et de l’intimidation à la case prison, le chemin n’aura pas été si long. Incarcéré depuis le 29 mars, Khaled Drareni est poursuivi pour « atteinte à l’intégrité du territoire national » et « incitation à un attroupement non armé ». Deux accusations passibles de dix ans de prison et pour lesquels sont incarcérés plusieurs manifestants et figures du mouvement de contestation qui a provoqué la chute d’Abdelaziz Bouteflika.

Le dossier est vide. Cette affaire est une aberration », estime son avocat, Abdelghani Badi

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